Coronavirus Tedros cible Trump sans le nommer

ATS

9.11.2020 - 17:06

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus se réjouit de travailler avec le futur président américain Joe Biden pour améliorer la collaboration face à la pandémie (archives).
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus se réjouit de travailler avec le futur président américain Joe Biden pour améliorer la collaboration face à la pandémie (archives).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

«Il se peut que nous soyons fatigués du Covid, mais le Covid n'est pas fatigué de nous». Félicitant Joe Biden pour son élection, le patron de l'OMS a appelé lundi à Genève à l'unité, visant Donald Trump sans le nommer, et à préparer la prochaine crise sanitaire.

«Nous sommes une famille», a relevé Tedros Adhanom Ghebreyesus au début de la reprise en ligne de l'Assemblée mondiale de la santé. «Il est temps de guérir des ravages de cette pandémie» et d'investir dans les systèmes de santé au-delà du vaccin attendu, a-t-il affirmé. «Cela ne sera pas la dernière crise sanitaire».

Cette réunion d'une semaine des membres de l'institution, dont la Suisse, est relancée quelques mois après une première séquence en mai, écourtée et axée sur le seul défi de la réponse à la pandémie. Elle a démarré surtout deux jours après que Joe Biden a été considéré par les chaînes américaines comme le président élu, situation qui devrait apaiser le ton des discussions à l'OMS.

Ciblé à de nombreuses reprises par l'actuel chef de l'Etat Donald Trump, M. Tedros a félicité le démocrate et la future vice-présidente Kamala Harris. Il s'est réjoui de collaborer avec eux «très étroitement». Sans nommer le républicain, il a relevé l'importance de la collaboration entre les acteurs et fustigé les «divisions», le «déni» ou encore «l'ignorance délibérée» face à la pandémie.

Refus pour Taïwan

Alors que Donald Trump a lancé la procédure pour faire sortir son pays de l'institution l'été prochain, M. Biden a promis de maintenir celui-ci au sein de l'OMS. En attendant l'arrivée du démocrate, l'organisation a dû faire face à la pression américaine pour associer Taïwan, saluée pour la réponse au Covid, comme observatrice à l'Assemblée mondiale.

Une question qui fâche Pékin et a été tranchée lundi par les Etats membres. Ceux-ci ont refusé de discuter de cette question.

Au début de son discours, M. Tedros avait rendu hommage à chaque victime de la pandémie. Il a demandé un moment de silence en leur honneur. Environ 50 millions de personnes ont été infectées et, parmi elles, 1,2 million ont succombé.

L'OMS a acheminé près de 290 millions de composantes de matériel médical dans 168 pays. L'accélérateur contre le Covid, qui sera considéré comme «un succès» selon M. Tedros, a permis de sécuriser 120 millions de tests rapides pour les pays pauvres et aux revenus intermédiaires. Et il doit garantir que l'accès à un futur vaccin, dont l'utilisation est anticipée par l'OMS avant mars prochain, soit abordable et équitable.

Cette semaine, les membres devront discuter d'une résolution pour étendre le dispositif face aux pandémies, notamment en se conformant davantage au Réglement sanitaire international, lui aussi ciblé depuis plusieurs mois par certains pays. Il appelle la communauté internationale à garantir que les Etats soient mieux équipés pour détecter et répondre à des situations comme la pandémie actuelle.

Réforme pour l'OMS

Plus largement, l'OMS veut aussi insister sur les autres défis sanitaires. M. Tedros a notamment rappelé la lutte contre Ebola et les efforts pour soutenir les Etats concernant l'objectif de la santé pour tous, alors que la pandémie a provoqué des perturbations dans de nombreux pays.

Il a annoncé une nouvelle réforme de l'organisation. Notamment un alignement de la structure entre les bureaux dans les pays, les sièges régionaux et celui de Genève.

Il y a quelques jours, un comité indépendant d'évaluation pour les situations d'urgence sanitaire avait aussi relevé dans un rapport que la pandémie demandait de poursuivre la réforme de l'institution. Sa cheffe a été entendu lundi, de même que le président d'une investigation sur le Réglement sanitaire international.

Celui-ci a notamment affirmé qu'un format à l'OMS comme celui de l'examen de chaque Etat par ses pairs au Conseil des droits de l'homme «pourrait être utile». Mardi, les responsables de l'évaluation de la réponse internationale à la pandémie participeront.

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ATS