Brexit Theresa May essuie un revers au Parlement

ATS

13.12.2017 - 21:33

Les membres du Parlement britannique ont infligé mercredi un camouflet à la Première ministre Theresa May. Ils ont adopté un amendement modifiant sa feuille de route pour les négociations sur le Brexit qui pourrait compliquer les pourparlers avec Bruxelles.

Malgré les efforts déployés tout au long de la journée par le gouvernement pour s'y opposer, le texte a été adopté par 309 voix contre 305 à l'issue d'un débat de plusieurs heures, dans le cadre de l'examen du projet de loi gouvernemental sur la sortie de l'Union européenne (UE).

Soumis par un député de la majorité conservatrice, l'ancien procureur général Dominic Grieve, cet amendement prévoit que tout accord final conclu avec Bruxelles soit ratifié par un vote contraignant du Parlement de Westminster. Son adoption illustre la position difficile de Theresa May, qui, depuis son revers aux dernières législatives de juin et la perte de sa majorité absolue, est à la merci d'une fronde parlementaire.

La Première ministre avait pourtant fait part de ses préoccupations devant les conséquences d'une telle initiative. "Cela pourrait intervenir à un moment très tardif du processus, ce qui pourrait nous empêcher d'avoir la sortie de l'Union européenne ordonnée et en douceur à laquelle nous aspirons", a-t-elle déclaré devant les députés.

Premier revers

Ce revers, le premier depuis l'examen du projet de loi, vient ternir la dynamique positive sur laquelle surfait la dirigeante après la conclusion vendredi d'un compromis avec Bruxelles sur les conditions du Brexit.

Il tombe également fort mal pour la Première ministre, alors que s'ouvre jeudi à Bruxelles un sommet européen de deux jours. Ce dernier doit notamment décider de passer à la 2e phase des discussions du Brexit, sur les futures relations commerciales entre Londres et l'UE. "Nous sommes déçus que le Parlement ait voté en faveur de cet amendement", a réagi dans un communiqué un porte-parole du ministère du Brexit.

Jusqu'au dernier moment, le gouvernement avait tenté de faire pencher la balance. Theresa May et son ministre chargé de la sortie de l'UE, David Davis, étaient montés au créneau pour tenter d'apaiser les députés rebelles. Et quelques instants avant le vote, le secrétaire d'Etat à la Justice Dominic Raab s'était lancé dans une ultime tentative d'amadouer les députés rebelles, avant de s'entendre sèchement signifier depuis les bancs de la chambre des Communes: "Trop tard"!.

L'introduction de l'amendement avait provoqué la colère de partisans d'un Brexit dur, à l'instar du député conservateur Iain Duncan Smith. Celui-ci avait accusé Dominic Grieve de "chercher des moyens de faire dérailler le projet de loi". L'amendement, a-t-il argumenté, liera "les mains du gouvernement" dans ses négociations avec l'Union européenne.

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