20 jours Trump finit l'année par le golf, des tweets et des colères

ATS

1.1.2021 - 10:59

En fin de mandat, chaque jour un peu plus isolé, le président américain Donald Trump a achevé l'année 2020 sur une note amère, par huit jours de tweets colériques. Après avoir renoncé au dernier moment à passer le réveillon dans son club de Mar-a-Lago, Floride, il a retrouvé Washington, sans un mot, visage fermé, jeudi en début d'après-midi.

 Donald J. Trump, accompagné de la First Lady Melania Trump, a retrouvé Washington, sans un mot, visage fermé, jeudi en début d'après-midi.
 Donald J. Trump, accompagné de la First Lady Melania Trump, a retrouvé Washington, sans un mot, visage fermé, jeudi en début d'après-midi.
KEYSTONE

Durant son dernier séjour à Mar-a-Lago en tant que président des Etats-Unis, il a offert le spectacle d'un homme replié sur lui-même, semblant avoir abandonné toute velléité de gouverner, mais rejetant l'idée de céder la place sur la scène.

Celui qui refuse toujours, près de deux mois après l'élection, d'accepter sa défaite face à son adversaire démocrate Joe Biden, a partagé ses journées au soleil entre parties de golf et messages vengeurs. Sur Twitter, il distribue les coups et les insultes, allant bien au-delà de ses traditionnelles cibles que sont les médias et les démocrates.

Ténors républicains «pathétiques»

La cour suprême, dont il a nommé trois des neuf juges, est ainsi décrite comme «incompétente et faible». Les ténors du parti républicain, son parti, sont eux «pathétiques» et le gouverneur républicain de Géorgie, «un désastre complet». Quant au FBI et au ministère de la justice, «ils n'ont pas fait leur boulot» et les éditoriaux du Wall Street Journal sont «ennuyeux et incohérents».

Fait notable, il n'a pas échangé un seul mot avec le «pool», le groupe d'une douzaine de journalistes, qui l'accompagne dans tous ses déplacements. Le contraste était saisissant avec les quatre années écoulées, au cours desquelles il a montré combien il était friand d'interactions avec les médias.

Sous l'aile d'Air Force One avant de grimper les marches, sur un tapis rouge ou au détour d'une cérémonie, il a souvent sollicité les questions, provoqué l'échange. Pas au crépuscule de sa présidence.

Celui, qui, tout au long de son mandat, aimait tant prendre la pose pour les photographes, en tenant en main un décret ou une loi qu'il venait de signer, s'est abstenu de toute publicité dimanche, lorsqu'il a apposé son paraphe sur le plan de soutien à l'économie.

Il travaille «sans répit»

Ce plan de 900 milliards de dollars accordant des aides aux ménages et aux petites entreprises avait pourtant – fait rare – été voté par les élus des deux bords et était très attendu à travers le pays. Mais la signature présidentielle s'est fait attendre, Donald Trump ayant fustigé le texte avant de finalement céder sans avoir rien obtenu.

Les seules images qui resteront de ses dernières vacances présidentielles sont celles, prises de loin, où on le voit jouer au golf, tee shirt blanc et casquette rouge Make America Great Again vissée sur le crâne.

La Maison-Blanche avait assuré, dans son programme officiel qui ne prévoyait aucun événement public, qu'il continuerait à travailler «sans répit» pour les Américains. «Son emploi du temps comportera de nombreuses rencontres et de nombreux appels téléphoniques», avait pris soin de préciser, dans une formule inhabituelle, l'exécutif américain.

20 jours encore

Au moment où les Etats-Unis, comme nombre d'autres pays, sont confrontés à un spectaculaire rebond de l'épidémie de Covid-19, il n'a cependant pas dit un mot de la pandémie et de son impact sanitaire et économique, sauf pour dénoncer l'attitude des Etats, responsables à ses yeux des retards dans la distribution des vaccins. Les records macabres s'accumulent: à l'avant-dernier jour de ses vacances en Floride, les Etats-Unis ont enregistré mercredi 3927 morts en 24 heures. Du jamais vu.

Il lui reste 20 jours à la Maison-Blanche. Qu'en fera-t-il? Changera-t-il enfin de posture dans la toute dernière ligne droite? Sera-t-il présent le jour de la prestation de serment de Joe Biden, le 20 janvier?

Si une poignée de fidèles, rassemblés sur la route menant à son club de Floride, agitent toujours des drapeaux Trump en le voyant et crient «Fake News» et «traîtres» au passage des journalistes, au congrès des Etats-Unis, les marques de soutien envers ce président reclus se font chaque jour un peu plus rares.

L'un des hommes les plus puissants de Washington, Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine au Sénat, a reconnu la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Il a aussi clairement indiqué ces derniers jours, dans le débat sur le plan d'aide aux ménages, que les demandes du locataire de la Maison-Blanche ne faisaient désormais plus partie de ses priorités.

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ATS