Ça passe mal Un cardinal partage un gâteau avec le chef de la junte: tollé!

ATS

24.12.2021 - 10:49

Des photos du plus haut prélat catholique de Birmanie, le cardinal Charles Bo, partageant un gâteau de Noël avec le chef de la junte militaire qui dirige une sanglante répression contre la dissidence suscitaient vendredi l'indignation des internautes.

Le prélat, créé cardinal par le pape François en 2015, a publié sur son compte Twitter une photo de lui et du général, tout sourires, en train de découper ensemble un gâteau de Noël. (archives)
Le prélat, créé cardinal par le pape François en 2015, a publié sur son compte Twitter une photo de lui et du général, tout sourires, en train de découper ensemble un gâteau de Noël. (archives)
KEYSTONE

Le cardinal Bo a rencontré jeudi le chef de la junte, le général Min Aung Hlaing, pour écouter des chants de Noël et «parler d'affaires pacifiques et prospères», a rapporté le journal gouvernemental New Light of Myanmar.

Le prélat, créé cardinal par le pape François en 2015, a par la suite publié sur son compte Twitter une photo de lui et du général, tout sourires, en train de découper ensemble un gâteau de Noël. Une autre image publiée par les médias d'Etat a montré les deux hommes discutant au pied d'un petit sapin de Noël en partageant des victuailles.

La Birmanie a sombré dans une grave crise depuis le coup d'Etat qui a renversé Aung San Suu Kyi en février. La répression qui a suivi a fait plus de 1300 morts, selon une organisation non gouvernementale de défense des droits humains.

Vives réactions

Plusieurs milices armées opposées à la junte ont fait leur apparition à travers le pays. Certains des combats les plus meurtriers se sont déroulés dans des zones à majorité chrétienne, comme l'Etat de Chin, où le gouvernement américain a fait état en octobre de l'incendie d'une centaine de maisons ainsi que d'églises.

«Les églises des Chrétiens sont incendiées, et malgré cela il accepte de rencontrer l'autre», a commenté un internaute sur les réseaux sociaux en se référent au cardinal et au général. «Les gens ne devraient pas aller prier là où il vit», a-t-il ajouté.

«Ceci ne représente pas les catholiques. Pourquoi coupez-vous un gâteau avec un tel meurtrier?», a demandé un autre.