Depuis 50 ansÀ chaque jour son désastre lié à la météo et à l'eau
sn, ats
1.9.2021 - 09:00
L'ouragan Ida pourrait devenir le désastre le plus coûteux depuis 50 ans, selon l'ONU. Sur cette période, une catastrophe a été observée en moyenne chaque jour dans le monde, faisant quotidiennement 115 victimes, en raison de la météo, du climat et de problèmes d'eau.
01.09.2021, 09:00
01.09.2021, 11:04
ATS
«Nous ne connaissons pas encore le coût final» d'Ida, qui a frappé la Louisiane dimanche, a admis mercredi à la presse à Genève le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) Petteri Taalas. Mais, en raison des dommages sur le système d'électricité, il est possible que les effets économiques de celui-ci dépassent ceux des autres catastrophes.
En revanche, «la mortalité a été très basse» comparée aux ouragans d'il y a une quinzaine d'années, a relevé la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la réduction des menaces de désastre, Mami Mizutori. Seules quatre victimes ont été recensées jusqu'ici. La preuve, selon ces responsables, que les investissements dans la préparation qui ont été menés par les autorités fonctionnent.
Plus largement, sur 50 ans, le nombre de désastres a été multiplié par cinq. En cause: le changement climatique, les situations météorologiques extrêmes et davantage des données. Chaque désastre a coûté en moyenne 185 millions de francs de dégâts.
Dans le même temps, le nombre de décès a été presque divisé par trois, explique l'OMM. Même si seulement la moitié des 193 Etats membres s'appuient sur un système d'anticipation. Des efforts doivent encore être menés, notamment en Afrique et en Amérique latine.
Augmentation encore attendue
Plus de 11'000 désastres ont eu lieu en raison des trois causes, soit 50% du total. Plus de 2 millions de personnes sont décédées (45% des victimes des catastrophes). Et les dommages ont atteint près de 3400 milliards de francs, trois quarts des pertes liées aux désastres.
Autre indication, plus de 90% des victimes habitaient un pays en développement. Les sécheresses et les tempêtes ont été les plus meurtrières, largement devant les inondations et les températures extrêmes.
En revanche, les tempêtes constituent de loin les problèmes les coûteux, bien davantage que les inondations, et elles sont les seules dont l'effet économique augmente toujours plus. En 50 ans, les dommages liés à tous ces désastres ont été multipliés au total par sept.
Parmi toutes les catastrophes, trois parmi les dix plus coûteuses ont été observées en 2017. Ces désastres augmentent et «vont devenir plus fréquents et graves dans de nombreuses parties du monde en raison du changement climatique», affirme Petteri Taalas. Notamment d'ici 2030 pour les êtres humains et les effets économiques. Même en étant efficace sur l'atténuation du changement climatique, aucune amélioration ne pourrait être obtenue avant les années 2060.
Il faut s'attendre à davantage de sécheresses et d'incendies comme ceux qui ont eu lieu récemment. Et également davantage de pluies extrêmes et d'inondations.
Problèmes avec la pandémie
Davantage de personnes sont exposées. Face aux nombreux déplacements de populations en raison de ces catastrophes, 31 millions de personnes l'année dernière, il faut davantage d'investissement pour adapter au changement climatique les politiques nationales et locales, a dit Mme Mizutori.
D'autant plus avec la pandémie de coronavirus. Les systèmes de données météorologiques qui alimentent l'anticipation des désastres ont été perturbés dans de nombreux pays, selon M. Taalas.
Depuis l'arrivée du coronavirus, les autorités «peinent avec ce défi de multiples menaces» et cette situation devrait subsister après cette crise, a renchéri Mme Mazutori. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) veut aussi oeuvrer sur cette question pour éviter l'impact massif sur la santé.
Le rapport recommande aux Etats membres de réévaluer l'exposition aux dangers et aux vulnérabilités liés aux désastres, de renforcer les mécanismes de financement, notamment dans les pays pauvres, et d'établir des politiques proactives sur des catastrophes lentes comme les sécheresses. Ces dernières années, presque chaque étude a révélé que les canicules sont dues au changement climatique provoqué par les êtres humains.
Ce lien est moins évident pour les sécheresses, en raison notamment des effets des courants chauds El Niño. Mais il peut aussi être établi dans un certain nombre de cas. De même que pour de nombreuses inondations et des pluies extrêmes.