Groupe d'expertsUn nouveau GIEC anticipera les pandémies zoonotiques
sn, ats
20.5.2021 - 10:58
La pandémie liée au coronavirus a montré le lien entre santés humaine, animale et environnementale. Porté par la France et l'Allemagne, un nouveau panel d'experts mondial, un «GIEC de la santé», a été dévoilé jeudi pour anticiper les prochaines épidémies zoonotiques.
Keystone-SDA, sn, ats
20.05.2021, 10:58
20.05.2021, 11:08
ATS
«La santé humaine n'est pas isolée et nos efforts pour la protéger ne peuvent l'être», a affirmé à la presse le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus. Des menaces communes demandent des collaborations entre les différentes composantes, a-t-il également dit.
Si l'OMS considère que toutes les options sur l'origine du coronavirus en Chine restent sur la table, la mission internationale d'investigation dans ce pays avait estimé que celle d'une fuite en laboratoire était «hautement improbable». De quoi insister sur les dangers de la propagation de virus de l'animal à l'être humain.
La France et l'Allemagne avaient annoncé en novembre dernier le lancement d'un panel d'experts sur l'approche «Une santé» pour faire le lien entre êtres humains, animaux et écosystèmes. Ce groupe d'experts, qui va établir de premières recommandations avant la fin de l'année, s'est réuni lundi et mardi pour la première fois.
«Il y avait urgence», a affirmé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Selon lui, ce dispositif sera bientôt aussi renommé que le Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat (GIEC). Il montre «que le multilatéralisme fonctionne», a renchéri le numéro deux de la diplomatie allemande Niels Annen.
Acteurs onusiens associés
Il devra faire comprendre aux décideurs comment les maladies zoonotiques et les changements des écosystèmes peuvent affecter la santé humaine. De quoi «faire les bons choix» pour éviter une prochaine pandémie importante, selon le chef de la diplomatie française.
M. Le Drian souhaite toutefois que cette initiative soit accompagnée d'autres efforts. Il a affirmé que la France «fera partie» des premiers pays volontaires sur un mécanisme d'examen de la préparation sanitaire de chaque Etat par ses pairs et qu'elle soutient aussi un renforcement du pouvoir d'investigation de l'OMS. Deux recommandations parmi celles lancées par le comité indépendant d'investigation sur la réponse internationale à la pandémie.
Le nouveau groupe dévoilé jeudi, doté au total de plusieurs dizaines de scientifiques, doit lui se pencher sur les données scientifiques des infections, les obstacles à l'application de l'approche «Une santé», sur la surveillance ou encore sur la prévention, a précisé l'un des coprésidents. «Le moment est venu pour des solutions pratiques pour des actions pratiques», a renchéri l'une des coprésidentes.
Le groupe va aussi évaluer des questions qui vont de l'impact de l'activité humaine sur les écosystèmes aux infrastructures en passant par la production alimentaire. Une nouvelle réunion est prévue avant l'été. L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), ONU Environnement et l'OMS sont associées de leur côté à ce mécanisme. Elles participeront au secrétariat du groupe.