Brexit Un nouveau report du Brexit en discussion

ATS

23.10.2019 - 04:44

«Notre position reste que nous ne devrions pas faire de report, que nous devrions quitter l'UE le 31 octobre. C'est ce que je dirai à l'UE», a ajouté Boris Johnson, qui n'a jamais varié dans sa promesse de mettre en oeuvre le Brexit à la fin du mois, comme prévu.
«Notre position reste que nous ne devrions pas faire de report, que nous devrions quitter l'UE le 31 octobre. C'est ce que je dirai à l'UE», a ajouté Boris Johnson, qui n'a jamais varié dans sa promesse de mettre en oeuvre le Brexit à la fin du mois, comme prévu.
Source: KEYSTONE/EPA UK PARLIAMENT/JESSICA TAYLOR / UK PARLIAMENT HANDOU

Les députés britanniques ont soutenu sur le principe l'accord de divorce décroché par Boris Johnson, mais ils ont refusé mardi l'examen accéléré du texte voulu par le Premier ministre. Les chances d'une sortie de l'UE avec un accord le 31 octobre sont compromises.

Boris Johnson a immédiatement annoncé qu'il suspendait l'examen de l'accord conclu avec Bruxelles par le Parlement jusqu'à ce que l'Union européenne prenne une décision sur un report de la date du divorce. «En attendant leur décision, nous allons suspendre cette législation», a-t-il déclaré devant les députés.

«Notre position reste que nous ne devrions pas faire de report, que nous devrions quitter l'UE le 31 octobre. C'est ce que je dirai à l'UE», a ajouté Boris Johnson, qui n'a jamais varié dans sa promesse de mettre en oeuvre le Brexit à la fin du mois, comme prévu.

Nouveau report recommandé

A neuf jours de la date de sortie, le dirigeant conservateur a aussi déclaré qu'il accélérait les préparatifs pour une sortie sans accord de l'UE.

Le président du Conseil européen Donald Tusk a recommandé mardi soir aux dirigeants de l'UE d'accepter un nouveau report de la date de sortie du Royaume-Uni. Une réunion des ambassadeurs des pays membres auprès de l'UE a été planifiée mercredi en fin de matinée pour discuter de cette recommandation, a indiqué l'un des représentants.

Mais il n'est pas question de décider mercredi, a-t-il averti. Il s'agira de vérifier si l'ensemble des pays membres partagent la même analyse de la situation et de voir si un nouveau report est nécessaire, a-t-il indiqué.

Première victoire

Le Parlement britannique a approuvé mardi par 329 voix contre 299 la loi d'application pour l'accord conclu par Boris Johnson et les dirigeants de l'UE, et ouvert ainsi la voie à une étude du texte dans les détails.

Mais les députés ont ensuite refusé par 322 voix contre 308 le calendrier proposé par le gouvernement britannique prévoyant une approbation de la loi d'application de l'accord d'ici à jeudi soir. Ce délai a été jugé trop court par une majorité de députés pour examiner minutieusement un texte de 110 pages.

«Il est bienvenu, heureux même, que pour la première fois dans cette longue saga cette Chambre ait pris ses responsabilités, se soit rassemblée et ait adopté un accord», s'est réjoui le Premier ministre britannique. Il a toutefois exprimé sa «déception» que les députés se soient prononcés pour un report plutôt que pour le calendrier proposé.

Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a salué la «majorité claire» qui s'est prononcée en faveur de la loi d'application et a dit attendre les prochaines décisions qui seront prises à Londres et à Bruxelles, notamment sur la nécessité d'un nouveau report. Le départ du Royaume-Uni a déjà été différé à deux reprises du 29 mars au 12 avril puis au 31 octobre.

«La bonne nouvelle est que Boris Johnson a trouvé une majorité et elle n'est pas courte. Il a réussi son pari. Mais le Parlement a bloqué le calendrier. Nous ne sommes pas dans une situation de crise, mais face à un problème de calendrier devenu trop serré», a expliqué un responsable européen.

Durée de prolongation en discussion

Boris Johnson attend maintenant la réponse de Bruxelles après avoir été contraint par la loi à demander un délai à l'UE. Il a en effet dû demander samedi une prolongation de trois mois, jusqu'au 31 janvier 2020, en vertu d'une loi adoptée en septembre et Donald Tusk a préconisé de répondre favorablement à cette requête. Mais l'UE peut proposer une durée différente.

La durée de la prolongation doit être décidée par les Européens en concertation avec Boris Johnson, a soutenu le responsable européen. «L'UE est disposée à accepter une prolongation, mais elle décidera ce qui est nécessaire, et sa durée exacte devra faire l'objet d'échanges politiques», a-t-il commenté. «Un report de trois mois n'est pas acceptable. Il doit être limité», a-t-il estimé.

La France est prête à accepter un court report «technique» de «quelques jours» du Brexit pour que la procédure parlementaire puisse s'achever à Londres, a annoncé mardi soir la secrétaire d'Etat française aux Affaires européennes Amélie de Montchalin.

«En fin de semaine, nous verrons si une extension purement technique de quelques jours se justifie», a-t-elle précisé devant le Sénat français.

Sortie en douceur

Initialement prévu le 29 mars dernier, le Brexit a déjà été repoussé à deux reprises faute d'un accord soutenu par une majorité de députés. Le sujet a aussi coûté son poste à l'ancienne Première ministre Theresa May, après le rejet à trois reprises par les députés de l'accord qu'elle avait négocié avec l'UE.

L'accord de retrait conclu la semaine dernière entre Londres et l'UE règle les conditions du divorce après 46 ans de vie commune, permettant une sortie en douceur assortie d'une période de transition courant au moins jusqu'à fin 2020. Outre l'approbation du Parlement britannique, il doit aussi être adopté par le Parlement européen.

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