«Très inquiétant» Un record de déplacés en 2020 en raison des nombreuses crises

sn, ats

20.5.2021 - 06:00

Une personne a été contrainte chaque seconde de fuir son habitation en 2020 en raison de conflits ou de désastres, un record de 40,5 millions en dix ans. Le total de déplacés atteint désormais 55 millions, chiffre jamais atteint selon un rapport publié jeudi à Genève.

Keystone-SDA, sn, ats

Les nouveaux déplacés n'ont jamais été aussi nombreux que l'année dernière dans les différents pays (archives).
Les nouveaux déplacés n'ont jamais été aussi nombreux que l'année dernière dans les différents pays (archives).
ATS

Ces données très élevées «sont très inquiétantes» parce qu'elles ont été observées alors même que la pandémie a diminué leur récolte, explique la directrice du Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC), Alexandra Bilak. Et que certaines personnes ont été dissuadées de fuir des situations d'urgence par peur d'être infectées.

Les violences en Ethiopie ou au Burkina Faso ont notamment provoqué de nombreux déplacements. Mais les situations en République démocratique du Congo (RDC), en Syrie et en Afghanistan ont également continué à largement alimenter les mouvements.

Désastres, conflits et changement climatique

Parmi les raisons, les problèmes météorologiques ont constitué 98% des déplacements liés à des désastres, des ouragans dans certaines zones aux sécheresses dans d'autres régions. Une seule tempête en Asie a contraint cinq millions de personnes à fuir.

Parfois, la combinaison de désastres et de conflits a mené des personnes à être déplacées pour la deuxième ou la troisième fois, augmentant leur vulnérabilité. Notamment au Yémen où les inondations ont affecté des habitants déjà victimes de la guerre.

Parmi les 55 millions de personnes désormais déplacées, 48 millions l'ont été en raison de violences et, chiffre toutefois probablement largement sous-estimé avec le manque de données, 7 millions en raison de désastres. Une combinaison de facteurs auxquels il faut ajoute le changement climatique, insiste la directrice d'IDMC.

Elle appelle les Etats, dans un monde vulnérable avec la pandémie, à davantage de «volonté politique» pour éviter davantage encore de déplacements dans les différents pays.