Coronavirus Une boîte à musique pour raconter l'épidémie de Covid-19 en Suisse

ATS

31.3.2021 - 16:53

Comment rendre visibles les morts anonymes de la pandémie? Un journaliste suisse a trouvé la réponse dans une boîte à musique, qui crée une mélodie au rythme du nombre de morts, jour après jour, depuis plus d'un an.

Un journaliste suisse a créé une mélodie au rythme du nombre de morts du coronavirus, jour après jour, depuis plus d'un an (image-prétexte).
Un journaliste suisse a créé une mélodie au rythme du nombre de morts du coronavirus, jour après jour, depuis plus d'un an (image-prétexte).
ATS

Keystone-SDA

Pour Simon Huwiler, data-journaliste au sein du quotidien «Tagesanzeiger», la boîte à musique semblait parfaite «parce que vous voyez ce que vous allez entendre», a-t-il expliqué à l'AFP.

Dans la vidéo qu'il a postée mardi sur Twitter et Youtube, une main invisible tourne la manivelle du modeste instrument mécanique.

Le titre de la musique apparaît d'abord: «A song of crowns and tears, written by Covid-19 and shu (les initiales de Simon Huwiler)» puis des messages expliquant que les perforations dans le papier correspondent aux morts du Covid-19.

Avec l'indication du «premier mort» commence la mélodie qui va ensuite pendant plusieurs minutes reproduire les hauts et les bas de la courbe des décès liés au Covid-19, visible sur le papier à musique.

«Émouvoir les gens»

La vague du printemps montre une hausse de la mortalité: la mélodie s'emballe vers les aigus, avec un rythme plus soutenu, mais c'est surtout lors de la deuxième vague – beaucoup plus forte que la première en Suisse – que la musique devient stridente, marquant les pics de mortalité de l'automne.

Alors que l'épidémie n'est visible que dans des statistiques impersonnelles, Simon Huwiler voulait «faire une visualisation qui puisse émouvoir les gens», «montrer de manière sensible que les gens meurent» du Covid.

Il a alors pensé à une petite boîte à musique qu'il avait achetée en Chine, un instrument «innocent», utilisé «pour jouer de petites mélodies» pour enfants. Puis il a commencé à percer de trous dans le bandeau de papier.

Tenir compte de la musicalité

Les trous ne correspondent pas scientifiquement aux chiffres exacts de la pandémie car il fallait tenir compte de la musicalité de l'ensemble, a indiqué M. Huwiler, mais ils en reproduisent les variations en une sorte d'interprétation artistique des statistiques.

La bande de papier perforée fait 4 m de long et l'ensemble a demandé à son auteur environ «un mois de travail». La pandémie a fait un peu moins de 10'000 morts en Suisse.

Pour visualiser le travail de M. Huwiler sur Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=DqfrOPs2pKM