FranceUne Fête du Travail très politique, entre deux élections
ATS
1.5.2022 - 17:06
Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche partout en France pour le 1er Mai, dans un contexte très politique entre la présidentielle et les législatives de juin. Syndicats et associations ont souhaité une politique plus sociale et plus écologique.
Keystone-SDA
01.05.2022, 17:06
01.05.2022, 17:28
ATS
Les cortèges étaient parfois émaillés de tensions. Pour le cortège officiel, les organisations étudiantes et lycéennes ont rejoint l'intersyndicale, avec pour revendications les questions des salaires, des services publics, de protection sociale et de transition écologique.
La réforme des retraites est aussi l'un des points de crispation de cette journée, qui est «cette année un peu exceptionnelle» car elle intervient une semaine après la réélection d'Emmanuel Macron, a souligné en tête du cortège le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, pour qui une nouvelle mobilisation est envisageable dès «avant la rentrée, parce que le niveau de mécontentement sur les retraites ou les salaires est très fort».
«Nous sommes opposés résolument, et nous voulons le dire, à toute forme de recul de l'âge de la retraite», a martelé de son côté le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, présent dans la manifestation.
«Les politiques jouent leur jeu sur les élections législatives, nous ce qu'on pense c'est que face au pouvoir en place, c'est par les luttes (...) que ça va se passer», a relevé le responsable de Solidaires Simon Duteil. Quant à l'Unsa, son secrétaire général adjoint Guillaume Trichard a mis l'accent sur la question du pouvoir d'achat, qui «enjambe la présidentielle et va enjamber les législatives».
Ce 1er Mai revêt aussi une signification particulière pour la gauche, présente en ordre dispersé dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord en vue des législatives. Jean-Luc Mélenchon (LFI), qui a pris la parole sur une estrade au moment où le cortège parisien s'ébranlait, ou encore Olivier Faure (PS) étaient au rendez-vous.
Lacrymogènes
Très peu de temps après le démarrage du cortège, des tensions sont apparues entre manifestants et forces de l'ordre, avec charges de police et jets de lacrymogènes, a constaté une journaliste de l'AFP. Un groupe très mobile de manifestants vêtus de noir et masqués s'est détaché du cortège principal.
Des bris de vitrine étaient également visibles sur le boulevard Voltaire. Selon un journaliste de l'AFP, une vingtaine d'enseignes, en majorité des McDonald's, assureurs, agences immobilières ou banques, ont été endommagées alors qu'une voiture a été fracturée et une poubelle était en feu.
Parmi les slogans: «zéro police, plus de justice et de personnel soignant», ou «non non à la répression, dans tous les quartiers, dans toutes les régions».
En régions aussi
Ailleurs en France des manifestations ont rassemblé quelques milliers de personnes par ville, par exemple entre 1900 et 4500 personnes à Bordeaux ou encore de 1500 à 2500 à Strasbourg selon les sources. Au total, 255 points de rassemblement étaient prévus dans le pays, selon la CGT.
A Rennes, la manifestation organisée dans la matinée, suivie par près de 2000 personnes, s'est déroulée dans le calme, mais des militants d'ultra-gauche se sont ensuite réunis devant la mairie et les forces de l'ordre ont fait usage de lacrymogènes, a constaté l'AFP.
A Nantes, les militants d'ultra-gauche ont tenté de prendre la tête du cortège. «Ils ont commis un certain nombre de dégradations et il y a eu l'intervention des forces de l'ordre pour les disperser», a indiqué la préfecture. Des vitrines d'agences immobilières ont été brisées, a constaté un photographe de l'AFP. Répondant à des tirs de fusées tirées par les manifestants, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes qui ont notamment pénétré dans un marché couvert, surprenant des clients et commerçants.
Les associations et ONG mobilisées sur les questions environnementales étaient également de la partie, à l'appel du collectif Plus jamais ça. Et des délégations étrangères (Kurdes, Algériens...) étaient aussi présentes à Paris.
La CFDT, premier syndicat de France, fait sans surprise bande à part, en organisant un «1er Mai engagé pour le climat».