Guerre au SoudanUne nouvelle trêve entre en vigueur
ATS
18.6.2023 - 07:31
Au Soudan, une nouvelle trêve de 72 heures est entrée en vigueur dimanche à l'aube. Elle avait été annoncée la veille par les médiateurs saoudiens et américains pour tenter de mettre un terme aux combats qui se sont intensifiés entre les camps.
18.06.2023, 07:31
18.06.2023, 08:41
ATS
Alors que les combats font rage à Khartoum, selon des témoins, faisant des morts parmi les civils, les camps des deux généraux en guerre ont accepté ce nouveau cessez-le-feu, censé entrer en vigueur dans tout le pays à 06h00 locales et suisses.
Il s'agit d'une énième trêve entre les Forces armées soudanaises et des Forces de soutien rapide (FSR), après de nombreuses autres qui n'ont quasiment pas été respectées.
Elle intervient alors qu'une conférence internationale sur l'aide au Soudan, parrainée par l'Arabie saoudite, est prévue ce lundi à Genève.
Outre l'arrêt de tout mouvement et d'attaque pendant trois jours, les deux camps ont convenu d'acheminer de l'aide humanitaire dans tout le Soudan.
Dans ce pays d'Afrique de l'Est, l'un des plus pauvres au monde, les combats opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des FSR, dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, ont généré une crise inextricable.
Deux mois de guerre
En deux mois de guerre, plus de 2000 personnes ont été tuées, selon l'ONG ACLED. L'ONU estime que plus de 2,2 millions de personnes ont été déplacées par le conflit et que 25 des 45 millions d'habitants dépendent désormais de l'aide humanitaire pour survivre.
Les FSR, qui accusent l'armée de cibler spécifiquement des quartiers résidentiels, ont affirmé avoir abattu samedi un avion de chasse de l'armée. Sur une vidéo partagée par les paramilitaires sur Twitter samedi, on peut voir des maisons en briques détruites et des couvertures qui recouvrent ce qui semble être des cadavres.
Malgré des tentatives de médiation menées notamment par Ryad et Washington, aucun scénario de retour à la paix n'est en vue.
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a prévenu samedi dans un communiqué annonçant la trêve que «dans le cas où les parties ne respecteraient pas le cessez-le-feu de 72 heures, les facilitateurs seront contraints d'envisager de reporter les pourparlers de Jeddah» en Arabie saoudite où se sont tenues des négociations entre camps rivaux depuis plusieurs semaines.
Désastre humanitaire au Darfour
La situation est tout aussi alarmante dans la région du Darfour, où «la violence fait rage», a alerté samedi l'ONG Médecins sans frontières (MSF).
Les témoignages sur des violences de grande ampleur contre les civils s'y multiplient, et selon l'ONU, plus de 149'000 personnes ont fui vers le Tchad depuis le début des combats le 15 avril.
«La situation est franchement accablante», affirme le Dr Seybou Diarra, coordinateur de MSF pour la région d'Adré.
Déjà dévastée dans les années 2000 par une guerre civile particulièrement sanglante, cette vaste région de l'Ouest du Soudan se dirige vers un nouveau «désastre humanitaire» que le monde doit empêcher, a plaidé jeudi le responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths.
Le chef de la mission de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, s'était dit mardi «particulièrement alarmé» par la situation au Darfour où les violences pourraient constituer des «crimes contre l'humanité».