Venezuela Une représentante de l'ONU au Venezuela

ATS

20.6.2019 - 03:29

A son arrivée à Caracas, la Haut-Commissaire de l'ONU Michelle Bachelet a été reçue par le ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza. Elle n'a fait aucune déclaration.
A son arrivée à Caracas, la Haut-Commissaire de l'ONU Michelle Bachelet a été reçue par le ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza. Elle n'a fait aucune déclaration.
Source: KEYSTONE/AP/ARIANA CUBILLOS

La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, est arrivée mercredi au Venezuela afin de prendre la mesure de la crise qui secoue le pays. Le bras de fer entre le président Nicolas Maduro et l'opposant Juan Guaido dure depuis cinq mois.

A son arrivée à Caracas, Mme Bachelet a été reçue par le ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza. Elle n'a fait aucune déclaration.

Dans la soirée, le chef de l'Etat a dit dans une allocution télévisée espérer que cette visite soit «pour le meilleur» et que les «recommandations» que Michelle Bachelet formulera permettent au Venezuela d'«aller mieux».

Jusqu'à vendredi, Mme Bachelet doit notamment rencontrer Nicolas Maduro, accusé par l'opposition vénézuélienne de violations des droits de l'homme, mais aussi Juan Guaido, qu'une cinquantaine de pays reconnaissent comme président par intérim de ce pays qui affronte la pire crise de son histoire récente.

Aide nécessaire

Selon les Nations unies, la crise a poussé près de quatre millions de Vénézuéliens à fuir à l'étranger depuis 2015. La récession se traduit, entre autres, par des pénuries de médicaments, d'essence, des coupures de courant à répétition, et surtout une hyperinflation qui devrait atteindre 10'000'000% cette année, selon les prévisions du FMI. Un quart des Vénézuéliens, soit 7 millions de personnes, a besoin d'une aide humanitaire urgente, selon l'ONU.

Au plan politique, le Venezuela est dans l'impasse, depuis que Juan Guaido s'est autoproclamé président par intérim le 23 janvier. Il qualifie à l'envi le chef de l'Etat socialiste d'«usurpateur», réélu en 2018 à l'occasion d'un scrutin présidentiel «frauduleux» lui ayant permis de se maintenir au pouvoir. Nicolas Maduro, à la tête du pays depuis 2013, continue, lui, à jouir du soutien de l'état-major de l'armée, clef de voûte du pouvoir vénézuélien.

Sanctions critiquées

Tout en dénonçant la situation des droits de l'homme dans le pays, la Haut-Commissaire a également fustigé à plusieurs reprises les sanctions économiques qu'a prises le gouvernement américain pour mettre Nicolas Maduro sous pression.

Elle s'est ainsi montrée critique concernant l'embargo américain sur le pétrole vénézuélien, qui accentue la crise financière et, par ricochet, frappe durement la population dans ce pays dont 96% des revenus proviennent précisément de l'exploitation du brut.

Michelle Bachelet va «faire part de son scepticisme quant aux sanctions, mais elle va aussi se faire l'écho de certaines situations qui devraient montrer le régime de Maduro sous un jour très défavorable», prédit Mariano de Alba, un juriste vénézuélien à Washington spécialisé en droit international.

Retour à la page d'accueil

ATS