CoronavirusVaccin d'AstraZeneca interdit dans plusieurs pays
ATS
11.3.2021 - 19:58
Le vaccin d'AstraZeneca contre le Covid-19 était dans l'oeil du cyclone jeudi, avec la suspension des injections par le Danemark, l'Islande et la Norvège. Parallèlement, l'Union européenne a validé un quatrième vaccin, celui de Johnson & Johnson.
Keystone-SDA
11.03.2021, 19:58
ATS
L'Agence nationale danoise de la Santé, la première à annoncer cette décision, a invoqué la prudence face à des «cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées», même si «à l'heure actuelle, on ne peut pas conclure à l'existence d'un lien entre le vaccin et les caillots sanguins». Les autorités sanitaires norvégiennes et islandaises ont également invoqué le principe de «précaution».
Le laboratoire anglo-suédois et le gouvernement britannique ont réagi pour défendre un vaccin «sûr» et «efficace».
De son côté, l'Agence européenne des médicaments (AEM) a affirmé que le risque de caillot sanguin n'était pas plus élevé chez les personnes vaccinées. Lundi déjà, l'Autriche avait décidé de cesser d'administrer un lot de vaccins du laboratoire après la mort d'une infirmière l'ayant reçu, suivie dans la foulée par l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg, et jeudi par l'Italie.
Dans l'attente des résultats de l'enquête en cours, le régulateur européen a estimé que le vaccin pouvait continuer à être utilisé.
Un vaccin à injection unique
L'Union européenne a par ailleurs donné son feu vert jeudi au vaccin à injection unique, le premier de ce type, de Johnson & Johnson, le quatrième autorisé dans l'UE. Cette autorisation intervient le jour où la vice-directrice de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) Nora Kronig a indiqué que la Suisse renonce à ce vaccin de développé par le géant pharmaceutique américain.
«Plus de vaccins sûrs et efficaces arrivent sur le marché», s'est réjouie la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, rappelant que 200 millions d'Européens pourraient être vaccinés grâce à ce nouveau sérum.
Le déploiement de la vaccination est devenu un enjeu majeur alors que le Covid-19 a fait au moins 2'621'295 morts dans le monde, avec plus de 117'982'000 cas diagnostiqués, selon un bilan établi jeudi par l'AFP.
La Commission européenne, qui s'inquiète de «plusieurs points chauds», a annoncé jeudi qu'elle étendait jusqu'à fin juin son mécanisme de contrôle des exportations de vaccins, imposé depuis fin janvier.
Aux Etats-Unis, message des présidents
Les autorités sanitaires allemandes ont ainsi fait état d'une forte hausse des infections, s'alarmant du déclenchement d'une «troisième vague». La France se prépare elle à évacuer des patients de certaines régions pour soulager des hôpitaux débordés, notamment dans la région parisienne.
Elle a cependant annoncé l'assouplissement à partir de vendredi des voyages vers et en direction de sept pays hors-Union européenne, dont le Royaume-Uni ou le Japon, compte-tenu de la circulation déjà très forte du variant britannique dont une étude de la revue médicale BMJ a révélé qu'il était 64% plus mortel que le coronavirus d'origine.
La Pologne a également fait part d'un nouveau record de contaminations.
En revanche, le Portugal présentait jeudi un plan de déconfinement progressif, se targuant d'avoir actuellement «des niveaux de contagion parmi les moins élevés d'Europe».
De l'autre côté de l'Atlantique, le Brésil, où le président d'extrême droite Jair Bolsonaro n'a cessé de minimiser la pandémie et où la vaccination n'a débuté que tardivement, a battu mercredi un nouveau record de décès en 24 heures(2286). Le pays compte à ce jour 270'656 décès.
Les Etats-Unis, pays le plus touché au monde avec plus d'un demi-million de décès, ont réalisé déjà plus de 93 millions d'injections, et des commandes ont été passées pour recevoir d'ici fin mai assez de doses pour vacciner l'ensemble des adultes. Dans une vidéo rendue publique jeudi, quatre anciens présidents américains, Jimmy Carter, George W. Bush, Bill Clinton, Barack Obama, encouragent la population à se faire vacciner.
La pandémie a aussi empêché l'an dernier 12 millions de femmes d'accéder à des moyens contraceptifs, conduisant à 1,4 million de grossesses non désirées, indique un rapport de l'agence onusienne UNFPA rendu public jeudi.