«Massacres de Volyn» Varsovie et Kiev font un pas pour régler leur différend historique

ATS

2.10.2024 - 22:32

La Pologne et l'Ukraine ont fait un pas vers le règlement d'un différend historique qui a suscité une nouvelle montée de tensions entre les deux voisins et risque de ralentir l'intégration de Kiev dans l'Union européenne.

La présidente de la Diète polonaise, Malgorzata Kidawa-Blonska (à droite), et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha (à gauche), avant leur réunion au parlement polonais à Varsovie, Pologne, le 1er octobre 2024.
La présidente de la Diète polonaise, Malgorzata Kidawa-Blonska (à droite), et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha (à gauche), avant leur réunion au parlement polonais à Varsovie, Pologne, le 1er octobre 2024.
KEYSTONE

Les autorités ukrainiennes ont annoncé mardi ouvrir la porte à certaines exhumations de victimes des «massacres de Volyn», drame qui date des années 1940 quand des dizaines de milliers de civils polonais avaient été assassinés par des nationalistes ukrainiens.

Varsovie qui qualifie cette tragédie de «génocide» a salué cette décision mercredi, au lendemain de la première visite dans ce pays du nouveau chef de la diplomatie ukrainienne qui devait notamment aborder ce sujet épineux.

«Il s'agit d'une bonne information et d'un pas dans la bonne direction», a déclaré à l'agence de presse PAP le porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères Pawel Wronski, commentant la décision ukrainienne.

En 2025

L'institut ukrainien de la mémoire nationale, structure d'Etat, a annoncé mardi qu'il prévoyait d'autoriser en 2025 des travaux de recherche des victimes de cette tragédie dans la région de Rivné (ouest), étape nécessaire avant les exhumations.

Ces travaux étaient selon des médias suspendus depuis 2017, lors d'un nouvel épisode tendu entre deux voisins.

Le gouvernement polonais estime à 100'000 Polonais et 5000 Ukrainiens le nombre de civils tués dans les années 1943-45 dans les régions ukrainiennes de Rivné et Volyn.

Les estimations officielles ukrainiennes font état de jusqu'à 40'000 Polonais et jusqu'à 20'000 Ukrainiens massacrés.

Ces derniers mois, plusieurs hauts responsables polonais ont déclaré que l'Ukraine ne pourrait adhérer à l'UE jusqu'à ce que ce différend historique ne soit réglé, position qui suscite l'ire des Ukrainiens.

Confrontée depuis deux ans et demi à l'invasion russe qui a fait des dizaines de milliers de morts et ravagé des régions entières, l'Ukraine espère rejoindre l'UE dans le cadre d'une procédure accélérée.

Les autorités ukrainiennes redoutent que Varsovie, un allié fidèle de l'Ukraine face à l'invasion, n'utilise le différend historique comme levier d'influence contre son voisin pendant sa présidence tournante à la tête de l'UE qui commence en janvier.