Arrivée de Blinken Vives tensions israélo-palestiniennes avant l'arrivée de Blinken

ATS

24.5.2021 - 19:17

Les tensions sont vives lundi à Jérusalem et en Cisjordanie occupée à la veille de l'arrivée dans la région du chef de la diplomatie américaine. Il veut tenter de consolider le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, au pouvoir dans l'enclave palestinienne de Gaza.

La nouvelle guerre a fait plus de 200 morts en 11 jours dans la bande de Gaza.
La nouvelle guerre a fait plus de 200 morts en 11 jours dans la bande de Gaza.
ATS

Keystone-SDA

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, doit s'entretenir mardi avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il doit ensuite se rendre en Egypte et en Jordanie, deux acteurs régionaux voisins d'Israël.

Sa visite survient au quatrième jour d'une trêve négociée par l'Egypte après une nouvelle guerre qui a fait plus de 200 morts en 11 jours dans la bande de Gaza. Mais malgré les efforts diplomatiques, les tensions persistent sur le terrain entre Israéliens et Palestiniens.

Deux blessés

Lundi, deux personnes, dont un soldat israélien, ont été blessées au couteau près d'une station de tramway à Jérusalem non loin du quartier de Cheikh Jarrah. L'assaillant, un Palestinien de 17 ans, selon l'agence officielle palestinienne, a été abattu sur place par les forces de sécurité israéliennes.

C'est à Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé par Israël, qu'avait pris racine fin avril le quatrième affrontement meurtrier entre Israël et le Hamas.

Des milliers de personnes avaient manifesté à Jérusalem-Est pour soutenir des familles palestiniennes de Cheikh Jarrah menacées d'expulsion au profit de colons israéliens. Les tensions entre Palestiniens et forces israéliennes s'étaient étendues à l'esplanade des Mosquées, troisième lieu le plus saint de l'islam.

Elles ont déclenché le 11 mai une guerre éclair entre le Hamas et Israël, qui a tué 248 Palestiniens dans la bande de Gaza, dont 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes ont fait 12 morts dont un enfant, une adolescente et un soldat, d'après la police.

Nombreuses arrestations

Alors que les armes se sont tues depuis trois jours entre Israël et les groupes armés palestiniens de Gaza, les tensions persistent aussi en Cisjordanie où l'armée israélienne a mené de nombreuses arrestations.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, 43 personnes ont été arrêtées dans la nuit en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée. La police israélienne a pour sa part fait état de 1550 arrestations ces deux dernières semaines en lien avec des «violences».

Pour tenter de consolider la trêve et apaiser les tensions, l'Egypte, l'un des rares acteurs à parler aux trois principaux protagonistes, le mouvement Hamas à Gaza, le Fatah de Mahmoud Abbas en Cisjordanie occupée et Israël, intensifie ses allers-retours.

Le cessez-le-feu, entré en vigueur depuis vendredi n'a fixé aucune condition à l'arrêt des hostilités ni établi de plan pour la reconstruction.

Une délégation égyptienne est à Gaza pour parler avec le Hamas, classé «terroriste» par les Etats-Unis et l'Union européenne. Et le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Shoukry, a été reçu lundi à Ramallah, par M. Abbas.

Faciliter l'entrée des aides

Le ministre égyptien avait auparavant indiqué avoir reçu un appel de son homologue israélien pour discuter des moyens de faciliter l'entrée des aides dans la bande de Gaza, soumise à un strict blocus israélien depuis près de 15 ans.

Cette question est l'un des principaux points de blocage du processus de reconstruction, Israël accusant fréquemment le Hamas d'avoir détourné de l'aide internationale à des fins militaires et d'utiliser le métal des canalisations pour en faire des roquettes.

Le financement et l'organisation de la reconstruction doivent passer par «la création d'un mécanisme impliquant les principaux acteurs, dont les États-Unis, et l'Europe», mais aussi des acteurs régionaux, a déclaré à l'AFP lundi un responsable du ministère israélien de la Défense.

Aide financière

Le président américain Joe Biden a affirmé la semaine dernière qu'il travaillerait avec l'ONU pour expédier une aide financière «majeure» destinée à la reconstruction de Gaza, mais sans donner au Hamas «l'opportunité de rebâtir son système d'armement».

«Il est vital que les Palestiniens aient de l'espoir et des opportunités, et qu'ils puissent vivre en paix et en sécurité, de la même façon que c'est important pour les Israéliens», a indiqué dimanche Antony Blinken, à la veille de son départ.