HaïtiViolences des gangs: la situation est «plus qu'insoutenable»
ATS
6.3.2024 - 17:31
La situation en Haïti «est plus qu'insoutenable pour le peuple haïtien», a dénoncé mercredi le Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme. Il a précisé que 1193 personnes ont été tuées depuis le début 2024 à cause de la violence des gangs.
06.03.2024, 17:31
06.03.2024, 17:32
ATS
Volker Türk a appelé au déploiement urgent d'une mission multinationale de soutien à la police nationale haïtienne débordée, soulignant que «la réalité est telle que, dans le contexte actuel, il n'y a pas d'alternative pour protéger la vie des gens». Les violences des gangs ont aussi fait 692 blessés depuis début janvier, «des chiffres choquants», selon M. Türk.
Face à la situation qui s'est rapidement détériorée ces derniers jours, le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenir mercredi une réunion en urgence. Mardi, un chef de gang a assuré qu'une «guerre civile» sanglante aura lieu si le Premier ministre Ariel Henry ne démissionne pas.
Les bandes criminelles, qui contrôlent la majorité de la capitale Port-au-Prince ainsi que les routes qui y mènent, s'en prennent depuis quelques jours à des sites stratégiques du pays le plus pauvre des Caraïbes: académie de police, aéroport et plusieurs prisons, d'où ont pu s'évader des milliers de détenus.
M. Türk, qui connaît bien Haïti pour y avoir travaillé dans ses fonctions passées, a décrit un système de santé «au bord de l'effondrement», des écoles et des entreprises fermées, «des enfants de plus en plus exploités par les gangs».
«L'économie est asphyxiée car les gangs imposent des restrictions aux mouvements de la population. Le principal fournisseur d'eau potable en Haïti a cessé ses livraisons. Au moins 313'000 personnes sont actuellement déplacées à l'intérieur du pays», s'est-il indigné.