Tensions «Nous riposterons si nécessaire» - Washington menace Pékin

ATS

16.3.2021 - 16:15

Les Etats-Unis et le Japon ont mis en garde Pékin mardi contre toute tentative de «coercition» et de «déstabilisation» de la région. Les deux pays ont lancé cet avertissement à l'issue d'entretiens diplomatiques et militaires de haut niveau visant à renforcer leur alliance contre les ambitions croissantes de la Chine.

Les Etats-Unis et le Japon ont mis en garde Pékin mardi.
Les Etats-Unis et le Japon ont mis en garde Pékin mardi.
Keystone

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le chef du Pentagone Lloyd Austin étaient mardi au Japon, étape inaugurale de leur premier déplacement à l'étranger, pour solidifier les liens des Etats-Unis avec leurs partenaires traditionnels en Asie à un moment où la Chine ne cesse d'afficher sa puissance.

Dans une déclaration commune publiée avec leurs homologues japonais Toshimitsu Motegi et Nobuo Kishi, les responsables américains ont averti que «le comportement de la Chine, lorsqu'il est incompatible avec l'ordre international existant, présente des défis politiques, économiques, militaires et technologiques».

«Nous riposterons si nécessaire»

«Les ministres se sont engagés à s'opposer à la coercition et aux comportements déstabilisateurs à l'égard des autres pays de la région», ajoute le texte.

«Pékin érode systématiquement l'autonomie de Hong Kong, mine la démocratie à Taïwan, viole les droits de l'homme dans le Xinjiang et au Tibet et revendique des zones maritimes en Mer de Chine méridionale en violation de traités internationaux», a énuméré M. Blinken lors d'une conférence de presse commune.

«Nous sommes unis dans la vision d'une région Indo-Pacifique libre et ouverte, où les pays respectent les règles, coopèrent partout où ils le peuvent et règlent leurs différends de manière pacifique», a dit M. Blinken. «Nous riposterons si nécessaire, si la Chine utilise la coercition ou l'agression pour arriver à ses fins», a-t-il averti sans préciser la forme que pourrait prendre une telle réplique.

Relations à refonder

Depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche fin janvier, le nouvel exécutif américain a insisté sur sa volonté de refonder les relations des Etats-Unis avec le reste du monde, spécialement avec leurs alliés traditionnels, en rupture avec le tumulte de l'ère Trump.

MM. Blinken et Austin se sont aussi entretenus avec le Premier ministre nippon Yoshihide Suga, qui devrait être le mois prochain le premier dirigeant étranger reçu à Washington pour échanger avec Joe Biden. M. Suga a dit espérer «avoir des entretiens productifs» avec le président américain «pour reconfirmer l'étroite alliance américano-japonaise».

Les deux ministres américains consultent également les alliés des Etats-Unis en Asie dans le cadre d'une révision de la politique américaine sur la Corée du Nord. Ils doivent se rendre tous deux en Corée du Sud mercredi.

«Dénucléarisation» de la Corée

Avec leurs homologues japonais, ils ont de nouveau appelé mardi à la «dénucléarisation complète» de la Corée du Nord, avertissant que l'arsenal de Pyongyang constituait «une menace pour la paix et la stabilité internationales».

M. Blinken a refusé de commenter des propos rapportés mardi de Kim Yo Jong, l'influente soeur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a accusé Washington de tenter de «répandre une odeur de poudre» sur son pays.

«Nous examinons si diverses mesures de pression supplémentaires pourraient être efficaces, si des voies diplomatiques ont un sens, tout cela est à l'étude», a-t-il déclaré, rappelant que le dialogue entre Washington et Pyongyang était toujours inactif, en dépit de tentatives de reprise de contact par l'administration Biden depuis mi-février.

Sommet sino-américain jeudi

«Pour l'avenir, nous partageons la même détermination à relever le défi posé par la Corée du Nord, notamment en ce qui concerne ses programmes de missiles nucléaires et, bien entendu, ses violations des droits de l'homme», a-t-il ajouté.

Après la Corée du Sud, M. Austin doit se rendre en Inde. M. Blinken organisera lui jeudi en Alaska la toute première réunion entre l'équipe Biden et les chefs de la diplomatie chinoise Yang Jiechi et Wang Yi.