Tentative de négociations Washington «n'imposera pas» un accord à l'Ukraine

ATS

17.2.2025 - 19:12

L'envoyé spécial de Donald Trump pour l'Ukraine, Keith Kellogg, a assuré lundi à Bruxelles que les Etats-Unis n'imposeraient pas un accord à Kiev pour mettre fin à la guerre.

L'ancien général Keith Kellogg a été nommé comme émissaire pour l'Ukraine et la Russie dans l'administration Trump (archives).
L'ancien général Keith Kellogg a été nommé comme émissaire pour l'Ukraine et la Russie dans l'administration Trump (archives).
sda

Keystone-SDA

M. Kellogg, en visite lundi au siège de l'Otan à Bruxelles, est attendu mercredi en Ukraine, pour une visite de trois jours au cours de laquelle il doit rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ce déplacement intervient alors que les Etats-Unis et la Russie vont se rencontrer mardi à Ryad pour un premier contact à haut niveau depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022, en l'absence de responsables européens.

Selon l'ancien militaire américain, il appartiendra au président ukrainien de décider si oui ou non il accepte l'accord qui pourrait déboucher de ces pourparlers.

«La décision par les Ukrainiens est une décision ukrainienne», a-t-il affirmé devant la presse après sa rencontre avec les représentants des pays membres de l'Otan.

«Zelensky est le dirigeant élu d'une nation souveraine et ces décisions sont les siennes et personne ne les imposera à l'encontre d'un dirigeant élu d'une nation souveraine», a-t-il souligné.

Plusieurs dirigeants européens se sont retrouvés lundi à Paris pour tenter de trouver une réponse commune en vue d'assurer la sécurité du Vieux continent et de faire face à l'"accélération» du calendrier sur le conflit ukrainien décidé par l'administration du président Donald Trump. Ils redoutent également d'être laissés pour compte d'un éventuel accord.

Participation européenne pas envisagée

M. Kellogg a confirmé qu'une participation européenne n'était pas envisagée, mais a souligné qu'ils seraient informés.

«Je ne crois pas que ce soit raisonnable ou faisable d'avoir tout le monde autour de la table», a-t-il déclaré.

Il a également souligné que «tout» était sur la table de négociations, après que le secrétaire américain à la Défense a jeté un froid la semaine dernière à Bruxelles en affirmant qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan était «irréaliste», tout comme un retour de ce pays dans ses frontières d'avant 2014, qui comprenait alors la Crimée, annexée depuis par Moscou.

Il n'est pas impossible que le sujet de l'architecture globale de la sécurité en Europe, un sujet réclamé par Moscou, fasse partie des négociations entre les Etats-Unis et la Russie, a-t-il ajouté.

«Je ne serais pas surpris si des sujets globaux étaient évoqués», a-t-il déclaré, faisant référence aux efforts destinés à amoindrir le lien entre la Russie d'un côté et l'Iran, la Chine ou la Corée du Nord de l'autre.

La rencontre entre les pays de l'Alliance et M. Kellogg a été l'occasion de poser un certain nombre de questions, selon des diplomates.

Les Alliés européens ont ainsi cherché à savoir quel serait l'appui américain à une éventuelle force européenne dans le cadre des garanties de sécurité qui seraient données à l'Ukraine en cas d'accord de paix, a expliqué l'un d'entre eux.