Les USA vont-ils jeter l'éponge?Ukraine: «Je pense que cette semaine sera cruciale», dit Rubio
ATS
27.4.2025 - 21:11
La semaine à venir sera «cruciale» pour déterminer si la Russie et l'Ukraine sont prêts à conclure un accord pour mettre fin à la guerre, a estimé dimanche le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio.
«Nous devrons décider si nous voulons continuer à nous impliquer dans cette entreprise ou s'il est temps de nous concentrer sur d'autres questions qui sont tout aussi importantes, voire plus importantes, dans certains cas», a déclaré Marco Rubio.
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27.04.2025, 21:11
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Donald Trump exerce une forte pression pour arriver le plus rapidement possible à une cessation des hostilités en Ukraine et multiplie les signes d'impatience vis-à-vis de Kiev et Moscou. Il a rencontré samedi à Rome son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, en marge des funérailles du pape François, et émis des doutes quant à la volonté de Vladimir Poutine de régler le conflit en Ukraine.
«Il n'y avait aucune raison pour Poutine de tirer des missiles sur des zones civiles, des villes et des villages, ces derniers jours. Cela me fait penser que, peut-être, il ne veut pas arrêter la guerre et qu'il me balade, et alors il faut faire autrement», a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.
«Nous sommes proches (d'un accord), mais pas assez proches», a déclaré dimanche M. Rubio dans une interview à NBC. «Je pense que cette semaine sera cruciale (...), nous devrons décider si nous voulons continuer à nous impliquer dans cette entreprise ou s'il est temps de nous concentrer sur d'autres questions qui sont tout aussi importantes, voire plus importantes, dans certains cas», a-t-il dit.
Le secrétaire d'Etat américain a encore jugé qu'il y a «des raisons d'être optimiste, mais il y a aussi des raisons d'être réaliste» sur les chances d'aboutir à un accord, trois ans après l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.
Il a réitéré le fait qu'il n'y a «pas de solution militaire à cette guerre». «La seule solution à cette guerre est un règlement négocié» où chaque partie devra faire des concessions, a insisté Marco Rubio.
Quel avenir pour la Crimée?
A cet égard, le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz a convenu sur Fox News qu'il «y a eu un certain nombre de discussions sur le territoire» avec Kiev et Moscou, sans donner de précisions.
Donald Trump a assuré au magazine Time, dans un entretien diffusé vendredi, que la Russie conserverait la Crimée, péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014 et dont la reconnaissance en tant que territoire russe est mentionnée, selon des médias, dans la proposition américaine de règlement. Volodymyr Zelensky a toutefois insisté vendredi que la Crimée «appartient» à l'Ukraine.
Poursuite des opérations à Koursk
Le président ukrainien a par ailleurs assuré dimanche que l'armée ukrainienne poursuivait ses opérations dans la région russe de Koursk, contredisant l'annonce faite la veille par Moscou de «la libération» totale de cette zone frontalière par les troupes russes.
«Nos forces poursuivent leurs opérations défensives actives dans les zones désignées des régions (russes) de Koursk et de Belgorod», a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux. Les responsables militaires ukrainiens avaient aussi rejeté samedi les «fausses» affirmations de l'état-major de l'armée russe, dénonçant «la propagande» de Moscou.
Depuis samedi, plusieurs chaînes Telegram russes spécialisées dans le suivi des combats ont, elles aussi, rapporté des combats toujours en cours entre Russes et Ukrainiens dans la région de Koursk.
Pourtant, le chef d'état-major de l'armée russe, Valéri Guérassimov, avait annoncé samedi au président Vladimir Poutine que cette région russe frontalière de l'Ukraine avait été entièrement «libérée» des troupes ukrainiennes.
Recul ukrainien
Les forces de Kiev y avaient pénétré en août 2024, occupant encore jusque-là quelques poches. M. Poutine avait fait comprendre par le passé qu'il n'était prêt à négocier sur l'issue du conflit déclenché par l'assaut de ses forces contre l'Ukraine en 2022 tant que les forces ukrainiennes n'étaient pas entièrement «chassées» de cette région.
Depuis plusieurs semaines, les troupes ukrainiennes étaient sur le recul dans cette zone du front, l'armée russe reprenant petit à petit du territoire.
Les forces ukrainiennes occupaient initialement depuis août 2024 plusieurs centaines de kilomètres carrés, avant que la poche sous son contrôle ne se réduise à peau de chagrin ces derniers jours.
Volodymyr Zelensky a récemment proposé à la Russie de se mettre d'accord sur «un échange» territorial, ce que Moscou, dont l'armée continue de progresser ailleurs sur le front, avait immédiatement rejeté.
Bombardements meurtriers
Sur le champ de bataille, l'armée russe continue de bombarder les villes et villages d'Ukraine. Dimanche, trois personnes ont été tuées et quatre autres blessées dans une frappe russe sur Kostiantynivka, tout près du front, selon les autorités de la région orientale de Donetsk.