YémenYémen: nouveaux possibles crimes de guerre selon les enquêteurs
sn, ats
8.9.2021 - 15:00
Les crimes de guerre se poursuivent au Yémen, selon les enquêteurs indépendants mandatés par l'ONU. Dans leur nouveau rapport publié mercredi à Genève, ils déplorent que leurs recommandations ne soient pas prises au sérieux.
Keystone-SDA, sn, ats
08.09.2021, 15:00
08.09.2021, 15:06
ATS
Les violations du droit international humanitaire (DIH) ont continué de juillet 2020 à juin dernier, affirment les trois membres du Groupe d'experts sur le Yémen. Ils affirment à nouveau qu'aussi bien des individus qui font partie de la coalition internationale emmenée par l'Arabie saoudite que le gouvernement en exil que celle-ci soutient, les rebelles Houthis et les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC) sont responsables de possibles crimes de guerre.
Le président du groupe, Kamel Jendoubi, en appelle à la «volonté politique» pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis sept ans. La situation autour de Marib, que les Houthis tentent d'arracher au gouvernement depuis des mois, est interminable, déplorent les experts. Des centaines de personnes ont été tuées depuis début janvier.
Le groupe regrette également que ses recommandations lancées depuis plusieurs années n'ont pas été suivies. Il accuse notamment la coalition emmenée par l'Arabie saoudite de ne pas les prendre au sérieux. Celle-ci continue de ne pas faire preuve de proportionnalité dans ces assauts qui font de nombreuses victimes parmi les civils. Les Houthis sont également épinglés pour des bombardements indiscriminés.
Appel par des ONG dont l'OMCT
Les autres parties au conflit ne sont pas épargnées. Ces dernières années, des disparitions forcées, des détentions arbitraires ou de la torture ont notamment été dénoncées dans les rapports du groupe.
Mardi, plus de 60 ONG dont l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), établie à Genève, avaient appelé le Conseil des droits de l'homme à établir un mécanisme international de préservation des preuves et de préparation de dossiers criminels. Un format qui serait similaire à ceux qui avaient été lancés sur la Syrie ou la Birmanie.
Les experts avaient déjà appelé à un tel dispositif. Ils souhaitent toujours que la Cour pénale internationale (CPI) soit saisie. Face à la pire catastrophe humanitaire, selon l'ONU, plus de 20 millions de personnes ont besoin d'assistance, dont 16 millions sont en difficulté alimentaire. En plusieurs années de conflit, les violences ont fait des dizaines de milliers de victimes.