Climat La température moyenne a augmenté de 2 degrés en Suisse

vf, ats

16.11.2020 - 12:05

L'assèchement du lac des Brenets en octobre 2018 en raison du manque de précipitations avait frappé les esprits (archives).
L'assèchement du lac des Brenets en octobre 2018 en raison du manque de précipitations avait frappé les esprits (archives).
sda

La Suisse est particulièrement touchée par les changements climatiques. La température moyenne y a gagné près de 2 degrés depuis l’ère préindustrielle. Sans mesures contre le réchauffement, la température moyenne pourrait augmenter de 4,8 à 6,9 degrés d'ici 2100.

La hausse moyenne de température en Suisse est deux fois plus élevée que la moyenne mondiale. Les conséquences se manifestent par des vagues de chaleur plus fréquentes, un fort impact sur la nature, mais aussi sur la santé humaine. Le rapport «Changements climatiques en Suisse» Indicateurs des causes, des effets et des mesures publié lundi par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) fait le point.

Les cinq années les plus chaudes de la série de mesures dont on dispose (1864-2019) ont toutes été enregistrées après 2010. Le réchauffement climatique mondial est principalement dû aux émissions de gaz à effet de serre libérées par les activités humaines.

Disparition des glaciers

En Suisse, les émissions de CO2 ont été multipliées par six entre 1900 et 2018. Elles ont légèrement diminué depuis 2005 et s’élevaient à 46,4 millions de tonnes d’équivalents CO2 en 2018. Mais cette valeur n'inclut pas l'impact global de la consommation suisse. En 2015, environ 70 % des émissions de gaz à effet de serre ont été générées à l’étranger.

Les changements climatiques sont particulièrement visibles sur les glaciers qui reculent depuis plus de 100 ans. Ces dix dernières années, ils ont perdu tous les ans 2% de leur masse. Il est probable que d’ici la fin de ce siècle, il ne restera plus que de rares vestiges de glaciers dans l’espace alpin.

La température des lacs et des cours d’eau suisses augmente également. Dès que l'eau dépasse les 25 degrés, certaines espèces de poissons comme les ombres et les truites de rivière sont en danger. Les vagues de chaleur des étés de 2003, de 2015 et de 2018 ont entraîné la mort de nombreux spécimens.

Printemps précoces

Le monde végétal est lui aussi soumis à forte pression. Dans tout le pays, des espèces telles que le cerisier bourgeonnent de plus en plus tôt, et sont plus vulnérables aux gelées tardives. En Suisse, entre 1951 et 2019, un début de printemps «très précoce» a été enregistré pour neuf années, dont sept depuis 1990.

Les vagues de chaleur, toujours plus fréquentes, ont un impact direct sur la santé humaine. Durant la canicule de 2003, 975 décès supplémentaires ont été enregistrés en Suisse entre juin et août. Une surmortalité a également été observée lors des canicules de 2015 et de 2018, cependant moins forte qu’en 2003.

Mesures efficaces

Si les émissions mondiales de gaz à effet de serre poursuivent leur hausse, la température moyenne en Suisse pourrait augmenter d’ici à 2100 de 4,8 à 6,9 degrés par rapport à l’ère préindustrielle, selon le rapport. D'après ce scénario pessimiste, les précipitations estivales moyennes pourraient diminuer de 25% d’ici au milieu du 21e siècle et jusqu’à 40% d’ici la fin du siècle.

Avec des mesures efficaces de protection du climat, le réchauffement moyen pourrait être contenu entre 2,1 et 3,4 degrés. Cela permettrait d’éviter près de la moitié des conséquences possibles liées au climat en Suisse d’ici à 2060 et près des deux tiers d’ici à 2100.

La Suisse participe à la deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto avec comme objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à 1990 d’ici à 2020.

Révision de loi indispensable

Le 25 septembre 2020, le Parlement a adopté la révision de la loi sur le CO2. Celle-ci prévoit de réduire les émissions d’au moins 50% par rapport à 1990 d’ici à 2030. La révision de la loi sur le CO2 est indispensable pour atteindre cet objectif. La Suisse a par ailleurs annoncé son intention d’atteindre l’objectif de «zéro émission nette» d’ici à 2050.

Parallèlement, la Suisse a adopté en 2012 une stratégie d’adaptation aux changements climatiques. Un nouveau plan 2020-2025 est sur les rails. Afin de soutenir le développement de mesures de protection du climat ou d’adaptation, la Confédération a créé, en 2015, le National Centre for Climate Services (NCCS).

Ce réseau met en relation les acteurs aux prises avec le réchauffement climatique, à savoir producteurs, utilisateurs, experts. Le rapport publié lundi est publié pour la première fois sous l’égide du NCCS.

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