En forme! A 90 ans, Emil Steinberger est toujours prêt à faire des blagues

Il était fonctionnaire de la poste, graphiste, entrepreneur de cinéma et de théâtre, auteur, acteur et cabarettiste – mais avant tout «Emil»: le 6 janvier 2023, Emil Steinberger fêtera ses 90 ans.

Keystone-SDA, dapi, ats

29.12.2022, 09:06

ATS

Malgré son âge, le Lucernois est toujours actif. Ce n'est que début novembre qu'il a terminé son programme «Emil schnädered». En septembre, il a été honoré pour l'ensemble de son œuvre lors de la remise du Swiss Comedy Award. Il est également présent sur la scène virtuelle – par exemple avec un photomontage du match de la Coupe du monde Brésil-Suisse publié sur Twitter, avec lui en buteur rieur.

Emil Steinberger a montré qu'il pouvait aussi être sérieux, après l'invasion russe en Ukraine, lorsqu'il a signé en avril avec plus de 100 acteurs culturels suisses une lettre ouverte au Conseil fédéral. Ils y demandaient une «action résolue contre le financement de la guerre par la Suisse».

Les déclarations politiques ne passent toutefois pas par la scène chez lui, mais par l'«Emil privé», a précisé M. Steinberger lors d'un entretien avec SRF1 à l'occasion de ses 90 ans.

De fonctionnaire à graphiste

Emil Steinberger a découvert son amour pour la scène alors qu'il travaillait encore à la poste et faisait partie d'une troupe de théâtre. En 1960, au grand dam de ses parents, il abandonne la sécurité de son poste de fonctionnaire pour devenir graphiste.

«Emil» joue dans des ensembles de cabaret comme le «Güggürüggüü». Puis suivent les premiers programmes en solo, encore écrits par son ami d'école Armin Beeler et marqués par la politique locale: «Emil und die 40 Räuber», «Emils Neid-Club» et «Onkel Emils Hütte».

Le Lucernois joue alors dans la salle à manger d'un hôtel – il n'y avait pas de maison pour les petites scènes à Lucerne jusqu'à ce qu'il fonde en 1967 le «Kleintheater», qui existe encore aujourd'hui. Sa première femme, Maya, dirige la maison, dans laquelle se produisent également des stars internationales comme le clown Charlie Rivel ou l'acteur Gert Fröbe.

Encouragé par Franz Hohler

Au «Kleintheater», Steinberger perce à la fin des années 1960 avec «Geschichten, die das Leben schrieb» et «E wie Emil». C'est l'artiste de cabaret Franz Hohler qui l'encourage à écrire ses propres pièces.

Dans les années 1970, le «Bünzli» de Steinberger, «Emil», atteint une immense popularité. Grâce à ce personnage, la Suisse pouvait rire d'elle-même. En regardant récemment d'anciens numéros, il s'est lui-même étonné de tout ce qui lui était venu à l'esprit, a déclaré Emil Steinberger à SRF1.

Succès romand

«Emil» existait sur disque, à la radio, à la télévision – et lors de fêtes de famille, lorsque des jeunes rejouaient un sketch populaire. En 1977, «Emil» fait une tournée en Suisse avec le cirque Knie. Il se produit en Allemagne et, en parlant le «français fédéral», en Suisse romande.

Mais Emil Steinberger n'est pas seulement un artiste de cabaret. En tant qu'acteur, il joue en 1978 dans «Faiseur de Suisses» de Rolf Lyssy, l'un des films suisses les plus populaires. A Lucerne, il est également entrepreneur culturel: outre le «Kleintheater», il a fondé le cinéma «Atelier» et géré le cinéma «Moderne». Il possède en outre son propre bureau graphique.

Une pause et un nouveau départ

En 1987, le Lucernois donne sa dernière représentation. Âgé alors de 54 ans, il se retire. En 1989, il divorce de sa femme Maya. De 1993 à 1999, Steinberger vit à New York, où il rencontre et épouse sa deuxième femme, Niccel Kristuf.

De retour en Suisse, «Emil» vit à Montreux, puis choisit Bâle comme lieu de résidence en 2014. Il est revenu sur scène avec succès: il a joué «Drei Engel» 900 fois pendant 15 ans à partir de 1999, offert «Lachzig» à son public à l'occasion de son 80e anniversaire. Puis ont suivi «Emil – No einisch», «Alles Emil, oder?!» et «Emil schnädered».