«Une visite hors normes» Colmar: au musée avec une lampe torche

ATS

25.1.2024 - 08:00

«Une visite hors normes»: à la lumière de lampes torches, une vingtaine de curieux arpentent de nuit le musée Unterlinden à Colmar. L'occasion de jeter une lumière différente et «un nouveau regard» fantomatique sur les oeuvres.

A Colmar, le musée Unterlinden peut se visiter de nuit (archives).
A Colmar, le musée Unterlinden peut se visiter de nuit (archives).
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Keystone-SDA

Un mardi de fin janvier, 18h30. La nuit enveloppe Colmar, l'élégante Venise alsacienne, depuis un bon moment. Dans le hall d'accueil du musée célèbre pour abriter le retable d'Issenheim, joyau récemment restauré, le groupe patiente dans la pénombre.

Ambiance intimiste, quelques bougies sur le comptoir où des alcôves éclairées de rouge apportent un peu de visibilité. A leur arrivée, les 25 visiteurs se voient remettre une lampe de poche.

C'est la deuxième soirée de ce type qu'organise Unterlinden, après une première l'an passé pendant la nuit de Halloween, explique à lSamuel De Nita, directeur du développement de l'établissement.

L'idée, c'est de proposer un «nouveau regard» sur les oeuvres, «faire découvrir le musée de manière totalement différente, toucher un public plus large» et montrer que c'est un lieu «accessible à tous», poursuit M. De Nita.

De couvent à prison

Quand tout le monde est équipé, la visite peut commencer. Direction le cloître du musée, construit au 13e siècle. Au sol, des bougies balisent le chemin. A l'extérieur, le froid de l'hiver alsacien pique les visages.

Dans l'obscurité, une forme encapuchonnée se dessine: c'est la guide de la soirée – en réalité une médiatrice du musée. Elle brosse à grands traits l'histoire des lieux, tour à tour couvent ("entendez les pas des religieuses sur les dalles!"), prison ("les cellules des nonnes remplacées par des geôles putrides où grouille la vermine!"), hôpital, caserne, musée enfin...

Le clic des lampes électriques résonne dans la nuit, les faisceaux balaient les murs. L'assemblée emboite le pas de la femme en noir qui, lanterne à la main, s'enfonce par un escalier de pierre dans les entrailles du musée pour une visite des collections archéologiques avant de filer vers la salle des sculptures.

Chaque étape est prétexte à un commentaire décalé sur une oeuvre. Entre deux stations, les lampes se rallument, chacun tentant de grappiller un peu de temps pour observer les détails d'une statue ou d'un visage gravé.

Vient le moment de contempler le fameux retable d'Issenheim, un polyptyque du 16e siècle: il évoque la vie du Christ et la résurrection. Au moment d'entrer dans la chapelle l'abritant, on remise les torches et le retable est joliment éclairé par quelques projecteurs. La visite, longue d'un peu moins d'une heure, se termine, les applaudissements retentissent.