Le Sinfonietta de Lausanne est une nouvelle fois sous le feu des projecteurs au Montreux Jazz Festival (MJF), dimanche soir, partageant cette fois-ci la scène avec la star islandaise Björk. Après un planning de travail très protocolé, place à la magie du direct.
La chanteuse islandaise iconique Björk s'est produite plusieurs fois en Suisse romande, notamment en 1998 au Montreux Jazz Festival déjà, en 2001 au Métropole à Lausanne ou encore en 2007 au Paléo Festival de Nyon (photo).
Samedi à Montreux, le Sinfonietta de Lausanne rencontrait pour la première fois le chef d'orchestre de l'équipe de production de la chanteuse Björk pour deux répétitions, avant le concert de dimanche soir au MJF.
Comment le Sinfonietta de Lausanne a préparé son concert avec Björk - Gallery
La chanteuse islandaise iconique Björk s'est produite plusieurs fois en Suisse romande, notamment en 1998 au Montreux Jazz Festival déjà, en 2001 au Métropole à Lausanne ou encore en 2007 au Paléo Festival de Nyon (photo).
Samedi à Montreux, le Sinfonietta de Lausanne rencontrait pour la première fois le chef d'orchestre de l'équipe de production de la chanteuse Björk pour deux répétitions, avant le concert de dimanche soir au MJF.
Cela promet d'être l'un des temps forts de cette édition 2022 du MJF: 24 ans après son premier passage à Montreux (1998), la chanteuse de Reykjavik est de retour sur la Riviera dans le cadre de son «Orchestral Tour». L'auteure-compositrice-interprète, également actrice, revisitera son répertoire hybride électro-pop et c'est donc le Sinfonietta de Lausanne qui a été choisi pour l'accompagner à l'Auditorium Stravinski.
Fondé en 1981, l'ensemble vaudois est habitué à ce type de projet. Sa collaboration informelle avec le MJF existe depuis une vingtaine d'années. Il est presque systématiquement appelé lorsqu'il s'agit de répertoire pop ou jazz. Avant Björk, l'orchestre est par exemple déjà monté sur scène avec Gilberto Gil, Young Gods, Zaz ou Woodkid.
Trente-deux musiciens à cordes
Son directeur exécutif Emmanuel Dayer a raconté à Keystone-ATS les coulisses d'un tel événement musical. «Nous avons pratiquement chaque année une collaboration avec le Montreux Jazz. C'est une plateforme importante pour nous en termes de visibilité. Certains projets musicaux sont évidemment plus médiatisés que d'autres», rappelle-t-il en premier lieu.
«Cela fait partie de l'ADN polyvalent du Sinfonietta. On aime ce genre de défi. Cela permet aussi de toucher un autre public, de varier notre public», affirme-t-il. Quant à Björk, «cela ne se refuse pas. Ce n'est pas tous les jours que l'on a de tels projets. C'est juste génial le boulot qu'elle fait (...) très rythmique et énergétique. Elle a un côté hors normes, pas consensuel. C'est une chance et un plus pour nos musiciens», dit-il.
Pour accompagner Björk, c'est un orchestre à cordes de 32 musiciens qui a été demandé. Il est composé de dix violons, dix altos, dix violoncelles et deux contrebasses, détaille M. Dayer. Son chef d'orchestre, Bjarni Frimann Bjarnason, fait en revanche partie de l'équipe de production de la chanteuse, qui gère tout le planning de travail très protocolé de l'événement. Le MJF joue ensuite l'intermédiaire avec le Sinfonietta.
«Nous avons reçu le programme musical, les partitions des chansons et tous les arrangements précis il y a deux ou trois mois. Nos musiciens en ont pris connaissance il y a deux semaines environ pour travailler individuellement en amont», explique le directeur.
Seules trois répétitions
La formation lausannoise ne s'est réunie pour la première fois que samedi, où deux répétitions étaient prévues avec le chef d'orchestre islandais que les musiciens rencontraient donc pour la première fois aussi. Björk n'était pas présente. Elle devait l'être en revanche dimanche pour le «sound check», faisant office de troisième et ultime répétition avant le concert live dès 20h30.
Au final, cela ne représente qu'une petite dizaine d'heures de répétition collective, sans compter la préparation individuelle de chacun des 32 musiciens. «En soi, ce n'est pas forcément un gros truc, un grand projet symphonique. Mais c'est un boulot très intense, très technique aussi, et avec beaucoup de pression. C'est sûr, on n'a pas le temps de copiner avec l'artiste», relève M. Dayer.
«Son, volume, fréquence, lumières, vidéos, tout est chronométré et millimétré. C'est le sommet du professionnalisme», ajoute-t-il.
Passé ce cadre strict, l'enjeu pour les 32 musiciens de l'orchestre de chambre vaudois se situera dans «la magie du direct». «Il faut que ça décolle, que la pâte prenne avec l'artiste. Et ce n'est jamais garanti. Tout tient à l'artiste, avec laquelle il faut créer une connivence, une complicité. Il faut enfin que le public en prenne plein la figure», conclut le patron du Sinfonietta.