Intégration Des contes du bout du monde s'entremêlent dans le Chablais

vs, ats

8.3.2024 - 12:09

Catherine Beysard (à droite) et Kheira, d'Algérie, lors d'une soirée de contes à 2 voix en 2 langues.
Catherine Beysard (à droite) et Kheira, d'Algérie, lors d'une soirée de contes à 2 voix en 2 langues.
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Des habitants du Chablais valaisan ouvrent les portes de leurs foyers pour des soirées de contes originales à deux voix et en deux langues. Objectif: favoriser les échanges avec des personnes issues de la migration, découvrir d'autres cultures et tisser des liens.

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Tout commence par un rendez-vous devant le bâtiment communal à 19h00. «On ne sait jamais combien de personnes viendront. Le 6 mars, au Bouveret, elles étaient vingt-six», indique à Keystone-ATS Catherine Beysard, conteuse professionnelle et co-organisatrice des soirées de «CommUne Histoire».

Tout ce petit monde se rend ensuite chez un habitant de la commune qui, en général, les reçoit dans son salon. Et là, durant environ trente minutes, place aux contes.

Congo et Brésil

Au Bouveret, des ressortissantes congolaise et brésilienne domiciliées dans la commune ont fait découvrir des contes, légendes et comptines de leurs pays. Chacune à son tour, elles les ont exprimées en duo avec la conteuse.

«Nous narrons, chacune dans notre langue, des bribes de la même histoire, en alternance et sans traduction», détaille Catherine Beysard. Le tout agrémenté de gestes, de chansons, de danses ou encore de musique ou de dégustations.

La soirée précédente, à Saint-Gingolph, le public a voyagé en Azerbaïdjan et au Kurdistan turc. Il ne sait jamais à l'avance, quel coin du monde il sera amené à découvrir.

Google traduction

Avant chaque soirée, les duos se rencontrent plusieurs fois. Les contes se construisent ensemble, à l'oral, «la personne de langue étrangère apportant de son pays ses spécificités, et le conteur son savoir-faire».

En cas d'incompréhensions dues à la langue, «nous avons recours aux gestes, à Google traduction. Parfois, des amis apportent leur aide», précise Catherine Beysard, conteuse-enseignante depuis plus de trente ans.

Ouvertes et gratuites

Ces rencontres mensuelles sont portées par l'association «Ôcytô... sinon nous» et les délégués à l'intégration des communes, dont Izabella Mabillard, également co-responsable du projet. Ouvertes à tous et gratuites, elles se dérouleront entre avril et décembre à Vionnaz, Troistorrents, Monthey, Vouvry, Collombey-Muraz et Saint-Maurice.

Il n'est pas nécessaire de s'inscrire. «Nous voulons tout laisser ouvert jusqu'au dernier moment. Ces soirées sont difficilement racontables, il faut les vivre; elles sont de l'ordre du lien, c'est un grand bonheur et c'est joyeux», conclut Catherine Beysard.

www.ôcytô.ch