Muséographie Comment la population rebaptisera-t-elle le MEG?

nt, ats

25.3.2021 - 11:41

Le Musée ethnographique de Genève (MEG) a entamé depuis quelques mois une réflexion en profondeur sur son nom. Il invite le public à participer à ce processus et à proposer ses idées de changement.

Keystone-SDA, nt, ats

Le Musée d'ethnographie de Genève (MEG) veut changer de nom. La population est invitée à faire des propositions (archives).
Le Musée d'ethnographie de Genève (MEG) veut changer de nom. La population est invitée à faire des propositions (archives).
ATS

Le nom de l'établissement, qui s'est lancé récemment dans un processus de décolonisation de ses pratiques et de ses collections, n'est plus en adéquation avec le travail des équipes et leur vision pour l'avenir. Le nouveau sera le symbole d'un changement profond et inéluctable, relève le MEG jeudi dans un communiqué, invitant la population à suggérer ses idées en ligne.

Le mot «ethnographie» renvoie à une discipline du 19e siècle. C'est une relique d'un passé colonial que le MEG ne souhaite plus valoriser aujourd'hui, explique-t-il.

Le terme ne génère pas l'idée d'un établissement qui se projette dans le futur. Sans oublier que l'appellation «ethnographie» est peu connue du grand public. Elle est un frein à la création de liens avec des visiteurs qui ne connaissent pas l'institution et qui sont réticents à s'y rendre.

Le mot «musée» peut même être questionné. Il l'est d’ailleurs largement dans le monde muséal, et de nombreuses institutions n'ont pas ce mot dans leur dénomination.

Changement stratégique

Ces changements de stratégie interne auront un impact sur les prochaines expositions du Musée. Elles aborderont désormais des thématiques de portée globale et sociétale et seront traitées de manière interdisciplinaire. Une nouvelle approche très différente de celle des musées ethnographiques «classiques», qui représentent des thématiques liées à une culture, un peuple, un pays ou une région.

L'évolution des pratiques va également mener le MEG à remanier entièrement son exposition permanente d'ici 2024. Il se dit persuadé qu'il faut parfois aborder de manière frontale le passé pour mieux construire l'avenir.