Cohésion socialeGenève peut mieux faire pour renforcer la cohésion sociale
tb, ats
6.5.2021 - 15:03
Keystone-SDA, tb, ats
06.05.2021, 15:03
ATS
A Genève, l'animation socioculturelle proposée par les maisons de quartiers vise notamment à renforcer la cohésion sociale. Dans un rapport publié jeudi, la Cour des comptes conclut que les activités menées par ces centres sont pertinentes, mais ne suffisent pas en l'état.
La Cour des comptes a passé au crible les activités de quatre maisons de quartiers. «L'objectif n'est pas de pointer du doigt l'un ou l'autre de ces centres, mais de s'intéresser à la politique publique», a relevé Isabelle Terrier, présidente de la Cour des comptes. Les quatre maisons de quartiers sont ainsi anonymisées dans le rapport.
Les magistrats ont analysé les activités destinées à toute la population, sans limite d'âge, en ciblant les quartiers populaires dont les habitants fréquentent peu les centres de loisirs et de rencontre. Il s'agit notamment de la création de spectacles de rue avec l'aide des habitants, d'ateliers de jeux ou de bricolage, d'activités ludiques soutenues par un triporteur ou encore d'accueil au parc.
En amont
Le constat est globalement positif: ces activités sont pertinentes pour renforcer le lien social, relève Mme Terrier. Mais les équipes des centres ne parviennent pas toutes à les mettre en oeuvre avec une régularité suffisante pour produire les effets visés. Il faudrait les inscrire dans le cahier des charges des animateurs, estime la Cour des comptes, qui insiste aussi sur la polyvalence des travailleurs sociaux.
Autre constat fait par la Cour: les habitants devraient être plus impliqués dans la gestion des centres de loisirs. Ce principe doit également s'appliquer lors de la planification de nouveaux quartiers. L'animation socioculturelle devrait être intégrée lors de l'élaboration des Plans localisés de quartier (PLQ) avant même l'arrivée des nouveaux habitants, estime la Cour.
Prise de pouvoir
Le canton compte 47 centres associatifs et 13 équipes de travail social hors murs, chapeautés par la Fondation genevoise pour l'animation socioculturelle (FASe). Les communes contribuent à hauteur de 43 millions de francs et le canton met 23 millions de francs. Entre 1200 et 1500 personnes travaillent dans ce secteur qui fonctionne aussi avec de nombreux bénévoles.
La gouvernance de la FASe a été réformée en 2011 dans une optique de régionalisation. Mais cette restructuration a été perçue comme une tentative de prise de pouvoir des financeurs sur les centres, a relevé Mme Terrier. Pourtant cette piste est la bonne, selon la Cour. Il faut poursuivre dans cette voie en favorisant les échanges entre les différents centres.