Fans de Kiss «J'ai craqué pour un groupe qui mélange rock et Disneyland!»

Valérie Passello

20.7.2022

Kiss va bientôt ranger ses costumes au vestiaire. Pour beaucoup de fans, leur concert au Paléo le 19 juillet était une dernière occasion de les voir sur scène. Toutes générations confondues, ils témoignent de leur amour pour ce groupe iconique. Reportage.

Valérie Passello

Dans la chaleur et la poussière, le Paléo Festival renaît de ses cendres en ce mardi 19 juillet. Dès l'après-midi déjà, les bikers ont garé leurs grosses motos rutilantes sur le parking. Dans la foule, les bras tatoués aux couleurs de groupes de rock dépassent des gilets de cuir. 

Pas de doute, bon nombre de festivaliers ont fait le déplacement pour voir Kiss sur scène, sans doute pour la dernière fois. Le costume de 18 kilos de Gene Simmons et de ses compères commence en effet à peser sur les épaules des septuagénaires, fussent-ils des rock stars.  

Si l'on s'attendait à voir les fans maquillés comme leur groupe favori, la température en a probablement freiné beaucoup. Mais pas de concession sur le T-shirt: Kiss est joyeusement affiché sur une quantité incalculable de poitrines! 

Parmi les adeptes de la première heure, les copains d'école François et François-Xavier n'auraient raté ce rendez-vous pour rien au monde: «Nous suivons le groupe Kiss depuis 1973. Pour moi, ils ont inventé une nouvelle manière de faire du rock», témoigne François. Son ami François-Xavier acquiesce:« C'est tellement spectaculaire!» 

Les deux fans évoquent encore l'authenticité du groupe et sa fidélité envers son public. Manifestement, l'inverse est vrai aussi. «Ils vont nous manquer, regrette François, mais on continuera de les écouter, de toute façon». Et son camarade d'ajouter: «C'est aussi une occasion pour nous de nous retrouver. Nous sommes venus avec nos familles respectives et nous allons prendre tout ce qu'il y a à prendre!»

Une affaire de famille

Plus loin, Dana, Naya et Kinan, respectivement 12, 15 et 11 ans, ont mis le paquet: maquillage, costumes et guitares gonflables sont du plus bel effet. Coiffé d'une perruque, leur papa les regarde fièrement: «Avec le Covid, cela fait plus de deux ans que nous attendons. Et même s'ils ont grandi, ils voulaient toujours venir déguisés et maquillés pour le concert».

Déjà à l'école, les trois enfants et un autre camarade s'étaient déguisés en Kiss. Malheureusement dans ce contexte-là, personne ne connaissait le groupe. Au Paléo par contre, tout le monde veut les prendre en photo: «On est des stars! », rigolent-ils.

À l'entrée, le public afflue désormais. Il est bientôt 19h. Dans la foule, une autre petite famille se distingue par son maquillage. Fred et Nani ont tenu à emmener leur fille Victoria, 6 ans, assister au show qui promet d'être exceptionnel. 

«En 1997, j'avais 15 ans et j'ai vu Kiss pour la première fois sur scène à l'Arena de Genève. J'ai totalement craqué pour ce groupe qui mélange rock et Disneyland, deux univers que j'apprécie particulièrement. J'aurais voulu que ce concert ne s'arrête jamais», raconte Fred. Nani, elle, se réjouit de la soirée sans être trop nostalgique quant aux adieux du groupe: «Nous respectons leur âge, c'est normal qu'il veuillent s'arrêter, à un moment». 

Heureux de partager ce moment d'anthologie avec sa fille, le couple n'a qu'un seul regret:  «Victoria a une petite soeur de deux ans que nous n'avons pas pu amener ici. C'est dommage, car elle danse à chaque fois que nous écoutons Kiss à la maison».

Et en effet, l'amour des rockeurs à la langue bien pendue semble être une affaire de famille. Du haut de leurs 24 ans, Roxane et Katy ont «baigné dedans» depuis leur plus tendre enfance, issues de familles de rockeurs. Pour elles, c'est un premier Paléo. Ce sera aussi un premier et dernier concert de Kiss.

Dernier? Fred reste optimiste: «Quand je les ai vus en 1997, c'était déjà leur tournée d'adieux...»