Les Romands Fanny Desarzens, Anne-Sophie Subilia et Eugène ont reçu un prix suisse de littérature, comme quatre auteurs alémaniques et tessinois vendredi soir aux Journées littéraires de Soleure. Le président du Conseil national a ouvert les feux.
Le président du Conseil national Martin Candinas s'est adressé aux 300 personnes rassemblées vendredi soir au Stadttheater de Soleure lors de la remise des prix littéraires suisses 2023.
L'écrivaine lausannoise Fanny Desarzens pose pendant les 45e Journées littéraires à Soleure vendredi, peu avant de recevoir son prix pour "Galel" (Slatkine).
L'écrivaine belgo-suisse Anne-Sophie Subilia, qui habite Lausanne, est venue chercher son prix aux Journées littéraires de Soleure vendredi soir pour son roman "L'épouse" (Zoé).
L'écrivain lausannois Eugène s'amuse avec le vent vendredi lors des 45e Journées littéraires de Soleure, peu avant d'aller chercher son prix pour son roman "Lettre à mon dictateur" (Slatkine).
Journées littéraires de Soleure: les écrivains à la fête - Gallery
Le président du Conseil national Martin Candinas s'est adressé aux 300 personnes rassemblées vendredi soir au Stadttheater de Soleure lors de la remise des prix littéraires suisses 2023.
L'écrivaine lausannoise Fanny Desarzens pose pendant les 45e Journées littéraires à Soleure vendredi, peu avant de recevoir son prix pour "Galel" (Slatkine).
L'écrivaine belgo-suisse Anne-Sophie Subilia, qui habite Lausanne, est venue chercher son prix aux Journées littéraires de Soleure vendredi soir pour son roman "L'épouse" (Zoé).
L'écrivain lausannois Eugène s'amuse avec le vent vendredi lors des 45e Journées littéraires de Soleure, peu avant d'aller chercher son prix pour son roman "Lettre à mon dictateur" (Slatkine).
La Grisonne Leta Semadeni a remporté la plus haute distinction, le Grand Prix suisse de littérature 2023 pour l'ensemble de son oeuvre, décerné par l'Office fédéral de la culture (OFC). Un autre Grison n'a pas manqué ce rendez-vous au bord de l'Aar pendant le week-end de l'Ascension: Martin Candinas (Le Centre/GR), président du Conseil national.
«La littérature peut développer des visions pour lesquelles nous les politiciens manquons peut-être parfois de courage. La littérature ne peut pas changer le monde, mais elle nous permet de le voir tel qu'il est réellement, a-t-il déclaré à l'ouverture de la cérémonie devant près de 300 personnes, rassemblées dans le Stadttheater de Soleure. Et c'est précisément cela qui est le moteur du changement. Les dictatures le savent bien, puisqu'elles interdisent aux auteurs de s'exprimer librement.»
Deux romans chez Slatkine
Outre le fait que les trois auteurs romands primés cette année habitent à Lausanne, deux de leurs romans ont été publiés chez Slatkine, une belle reconnaissance pour cette maison d'édition, créée en 1964 à Genève.
Fanny Desarzens, 30 ans cette année, est primée pour son premier roman «Galel» (Slatkine), qui évoque une amitié en montagne. La jeune femme a dit à Keystone-ATS, avant de monter sur scène, qu'elle se sentait «très honorée et très fière. Et en même temps, cela fait drôle d'avoir toute cette lumière sur soi».
«Je préfère le silence, qui est très présent dans mon écriture. Donc j'espère que le mien, de silence, parle un peu pour moi». Dans son discours de remerciements, elle a ensuite relevé qu'elle «préfère la parole écrite aux discours proclamés».
«L'épouse» (Zoé), un magnifique roman sur une expat à Gaza, a déjà été nominé par plusieurs prix français l'automne dernier. Son auteure Anne-Sophie Subilia a dit à Keystone-ATS avant la remise de prix: «J'ai le trac et suis sur un nuage». Pour elle, «recevoir un prix suisse de littérature représente un immense événement dans ma vie d'écrivaine.»
Eugène et «Sa lettre à mon dictateur» (Slatkine) permet une plongée dans une Roumanie disparue: «Maintenant que le livre existe, qu’il est entré dans les librairies, je suis très touché par cette distinction, a confié l'auteur à Keystone-ATS vendredi après-midi.
Revenant sur son livre, Eugène explique: «Écrire cette lettre n’a pas été facile. Je m’adresse tout de même à quelqu’un que je méprise (ndlr: Nicolae Ceaușescu, le dictateur à la tête de la Roumanie communiste de 1965 à 1989). Par exemple je ne pouvais pas dire à mon garçon: 'désolé cet après-midi je ne peux pas jouer au parc avec toi, parce que j’écris à un dictateur'.»
Et il poursuit: «J’ai écrit cette lettre la nuit, quand je n’avais plus rien d’autre à faire. De la même façon, il était exclu pour moi de demander une bourse d’écriture. Impossible de demander une aide financière pour écrire à un salaud...».
Lien à la migration et au multilinguisme
Eugène vient de Roumanie et Anne-Sophie Subilia de Belgique. Et c'est peut-être aussi ce qui relie les 80 écrivains, invités pendant trois jours à Soleure: un lien à la migration et au multilinguisme. Qui dépasse les quatre langues nationales, a relevé Nathalie Widmer, co-directrice de la manifestation pour sa première édition avec Rico Engesser, avec un accent mis sur les auteurs de différentes diasporas.
Près de 150 rencontres touchant à la prose, la poésie, le spoken word, le roman graphique, la littérature jeunesse ainsi qu'à la traduction sont au programme jusqu'à dimanche. Une partie des rencontres peut être suivies en ligne.
https://www.literatur.ch/fr/