20 ans d'âge L'Etat de Fribourg veut devenir un employeur plus attrayant

lp, ats

28.4.2021 - 09:59

Le canton de Fribourg veut réviser partiellement sa loi sur le personnel de l'Etat (LPers) vieille de 20 ans. L'objectif consiste à favoriser un changement de culture d'entreprise, en instituant une politique moderne et compétitive dans un environnement mouvant.

La conseillère d'Etat Anne-Claude Demierre, en charge de la santé, estime que l'Etat de Fribourg doit devenir un employeur plus agile (archives).
La conseillère d'Etat Anne-Claude Demierre, en charge de la santé, estime que l'Etat de Fribourg doit devenir un employeur plus agile (archives).
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Keystone-SDA, lp, ats

«L'idée consiste à travailler avec des collaborateurs compétents et motivés pour assurer un service public de qualité», a indiqué mercredi à Fribourg Georges Godel, le grand argentier cantonal. La mise en place d'une nouvelle politique du personnel (Pol RH) figurait dans le programme gouvernemental de législature.

Le processus s'est étalé sur deux ans dès 2018, via un groupe de travail qui a intégré les employés. «Une enquête au sein du personnel a recueilli pas moins de 9000 réponses», a relevé Gabrielle Merz Turkmani, cheffe sur du Service du personnel et d'organisation. Il y a eu beaucoup de «contributions fructueuses.»

«Travail mobile, numérisation et apprentissage tout au long du parcours professionnel sont au menu», a précisé Gabrielle Merz Turkmani. La concrétisation de la Pol RH s'appuie sur sept axes stratégiques à déployer d'ici à 2026. Il y a d'abord l'établissement d'une culture orientée vers le service public.

Accélération du télétravail

Les autres axes sont constitués par la volonté de développer le potentiel des collaborateurs, de soutenir l'encadrement, d'encourager les nouvelles formes de travail, de préserver la santé et promouvoir le bien-être, de placer la numérisation au service de l'humain et d'accroître l'attractivité de l'Etat comme employeur.

L'Etat de Fribourg va notamment instituer un instrument de conduite par objectifs, de développement et d'évaluation (ODE). «La pandémie a permis d'accélérer le déploiement du télétravail», a encore souligné Gabrielle Merz Turkmani. Une pratique largement saluée par les collaborateurs après l'expérience du premier confinement.

L'implémentation de la Pol RH nécessite une révision partielle de la LPers, objet qui sera bientôt soumis au Grand Conseil. «La dernière révision complète remonte à 2001», a rappelé la conseillère d'Etat Anne-Claude Demierre, en charge de la santé. «Le texte reste actuel, mais implique des adaptations.»

Un Etat plus agile

Ici aussi, le personnel, via les associations de représentation, a été consulté. La pratique dans les autres cantons et au sein de la Confédération a aussi été évaluée. «L'Etat doit se montrer plus agile et pouvoir se réformer pour demeurer attrayant en lien avec les changements rapides», a dit Anne-Claude Demierre.

La période probatoire passera ainsi de 12 à 6 mois pour les contrats à durée indéterminée. La loi révisée accord aussi un congé maternité de seize semaines, deux semaines de plus que sur le plan fédéral. Le congé paternité est étendu à 15 jours, contre 5 jours actuellement. Un congé pour adoption de 12 semaines est par ailleurs adopté.

Il est aussi question d'accorder un congé pour les proches aidants et d'octroyer une prime individuelle ou de groupe pour prestations exceptionnelles. «Ce dernier point sera garanti par l'introduction prochaine d'un système ad hoc», a détaillé le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen, en charge de l'instruction publique.

Licenciements facilités

Les licenciements seront facilités, notamment pour réduire les cas de blocage. «Le but n'est pas d'augmenter leur nombre, mais d'améliorer recrutement et encadrement», a insisté Jean-Pierre Siggen. «Eviter les erreurs de casting», a-t-il résumé. Le transfert à l'Etat des droits d'auteur est encore compris dans la révision.

Le coût total de celle-ci se montera à 1,8 million de francs, soit 0,1% des dépenses annuelles du canton en matière de personnel. Les communes auront à supporter un surcoût de 205'000 francs.