Violences domestiques L'exposition «Plus fort que la violence» fait halte en Valais

Après Fribourg, Berne et Vaud, l'exposition «Plus fort que la violence» fait halte dans le canton du Valais. Destinée à prévenir la violence domestique auprès des jeunes de 15 à 25 ans, elle sera visible successivement à Brigue, Sierre, Monthey, Sion et Martigny entre octobre et février 2022.

Intercantonale, l'exposition itinérante et bilingue (français/allemand) veut donner une forme concrète aux plus de 18'500 cas de violence domestique enregistrés par exemple en Suisse en 2018. Elle vise ainsi à faire prendre conscience des mécanismes et de la gravité des comportements violents au sein d’une relation tout en montrant des moyens de mettre fin au cycle de la violence et d'obtenir de l'aide, détaillent les concepteurs sur leur site internet.

«Chaque année en Valais, les violences domestiques représentent plus d’une intervention de police par jour. Homicides ou tentatives d’homicides s’ajoutent aux trop nombreuses voies de fait, menaces, injures et autres lésions corporelles», relève mardi l’Office cantonal de l’égalité et de la famille (OCEF) dans un communiqué.

Ce projet aspire à endiguer un phénomène de société qui a d’importants impacts sur la santé et la qualité de vie des femmes et des enfants en particulier, détaille-t-il. L'office souligne également les coûts que cette violence engendre pour la collectivité, soit entre 164 et 287 millions de francs de coûts directs par année.

L'exposition s'ancre dans la mission de sensibilisation de l'OCEF. Elle complète ses actions de prévention auprès des jeunes, comme le concours de films «Faites l’amour, pas la guerre – #justsayit», lancé récemment ou encore le programme «Sortir ensemble et se respecter», disponible pour les 11H et premières années de collège.

Visite d'un logement familial

«Plus fort que la violence» se présente sous la forme d'une visite d'un appartement d'une famille ordinaire. Les sept pièces ont été aménagées dans des caisses en bois fabriquées dans l'établissement pénitentiaire de Witzwil (BE), près du lac de Neuchâtel. En passant de l'une à l'autre, les visiteurs sont confrontés aux aspects multiples de la violence domestique.

Dans le séjour, l'accent est mis sur la dimension juridique du problème. Dans la cuisine, on aborde les facteurs aggravants, tandis que dans la salle de bain, le point de vue des auteurs de violences et celui des victimes sont mis en perspective.

Une importance particulière est accordée à la violence vécue par les enfants et les jeunes. La chambre des adolescents pousse à réfléchir aux limites de l'utilisation des nouvelles technologies. Des compléments d'informations et des questions sont consignés dans une brochure.

L’exposition tend à démontrer qu’une relation basée sur l’égalité et le respect entre les femmes et les hommes est un fondement socioculturel indispensable pour ne pas entrer dans la violence, note encore l'OCEF. Elle a été mise sur pied à l'initiative du Service bernois de lutte contre la violence domestique, de la Police cantonale bernoise et du Bureau de l'égalité hommes-femmes et de la famille du canton de Fribourg. Le Valais a également collaboré à ce projet.