Chaux-de-Fonds et Neuchâtel Léopold Robert et son frère: exposition commune sur deux sites

js, ats

9.5.2023 - 12:09

Le Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds et le Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel organisent une exposition commune sur deux sites, dédiée à Léopold Robert ainsi qu'à son frère Aurèle. Environ 300 oeuvres seront présentées de dimanche jusqu'au 12 novembre.

"Le départ des pêcheurs de l'Adriatique" représente l'hiver.
"Le départ des pêcheurs de l'Adriatique" représente l'hiver.
ATS

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Cette exposition commune sur deux sites et d'une surface de plus de 800 m2 est «un moment historique», a déclaré mardi Thomas Facchinetti, conseiller communal de la Ville de Neuchâtel, en charge de la culture. «Elle atteste de la richesse culturelle et muséale des deux villes», a renchéri Théo Bregnard, son homologue de La Chaux-de-Fonds.

«Cette mise en commun permettra de faire rayonner au-delà du canton», a ajouté le conseiller communal chaux-de-fonnier. Deux grandes toiles du cycle des saisons de Léopold Robert viennent par exemple du Louvre. Théo Bregnard a rappelé que La Chaux-de-Fonds a voulu honorer l'artiste, né dans la ville, en lui donnant le nom d'une rue en 1862, qui deviendra par la suite l'avenue-phare de la Métropole horlogère.

L'exposition s'articule sur trois oeuvres majeures de Léopold Robert: son cycle des saisons. Ces scènes chorales sont inspirées par trois moments de l'année correspondant à trois rassemblements populaires liés à trois régions de l'Italie, a déclaré Antonia Nessi, conservatrice du Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel.

«Le retour de la fête de la Madone de l'Arc», qui est acquis en 1827 par l'Etat français, évoque le printemps. «L'arrivée des moissonneurs», qui représente l'été, va apporter en 1831 une reconnaissance publique au peintre et lui valoir la croix de chevalier de la Légion d'honneur. «Le départ des pêcheurs de l'Adriatique», qui symbolise l'hiver, montre la mélancolie de l'artiste qui va se suicider l'année suivante en 1835.

Fratrie de peintres

L'exposition revisite les connaissances et la recherche sur les frères Robert (Léopold: 1794-1835 et Aurèle 1805-1871) en intégrant de nouvelles questions. «Il n'y a pas tellement de fratrie de peintres et en général chacun a récolté les lauriers qui étaient les siens. Aurèle a vécu dans l'ombre de son frère, le grand artiste de renommée internationale et a travaillé pour lui», a expliqué David Lemaire, conservateur du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds.

Si Aurèle a eu un rôle de diffuseur de l'oeuvre de son frère, en faisant notamment des répliques de ses tableaux, l'exposition montre que son rôle ne s'est pas limité à la simple exécution de copies. L'artiste a mené – après la mort de Léopold – une carrière de peintre d'église «avec virtuosité», avec des formats spectaculaires et de la méticulosité, a expliqué David Lemaire. «Il faisait preuve de grande maîtrise du clair-obscur», a ajouté Antonia Nessi.

Chaque musée a décidé de proposer un point de vue contemporain sur l'exposition. Les artistes contemporaines Sandrine Pelletier (MahN) et Gina Proenza (MBAC) ont investi les lieux et leurs oeuvres dialoguent avec celles de Léopold et d’Aurèle Robert. L'exposition sera vernie samedi à 17h, un 13 mai, comme le jour de naissance à La Chaux-de-Fonds de Léopold Robert en 1794.