Martigny La lumière de William Turner s'expose à la fondation Gianadda

zd, ats

3.3.2023 - 12:16

Après avoir présenté «Turner et les Alpes» en 1999, la Fondation Gianadda propose «The Sun is God», une deuxième exposition dédiée au peintre William Turner, tout droit venue de la Tate Gallery de Londres. Avec comme fil rouge, l'utilisation de la lumière.

Une personne regarde une peinture de l'artiste William Turner "La Chute d'une avalanche dans les Grisons" lors de l'exposition "The Sun is God" en collaboration avec la Tate de Londres, à la Fondation Gianadda à Martigny.
Une personne regarde une peinture de l'artiste William Turner "La Chute d'une avalanche dans les Grisons" lors de l'exposition "The Sun is God" en collaboration avec la Tate de Londres, à la Fondation Gianadda à Martigny.
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Keystone-SDA, zd, ats

L'exposition qui débute ce vendredi est visible jusqu'au 25 juin. Elle explore la «fascination de l'artiste pour les phénomènes météorologiques et atmosphériques», indique à Keystone-ATS Martha Degiacomi, historienne de l'art à la fondation. Le titre même, 'The Sun is God', renvoie à l'admiration de William Turner (1775-1856) pour la lumière et le soleil.

L'exposition présente en sept sections plus de 100 peintures et aquarelles réalisées par le peintre tout au long de sa vie d'artiste entre les années 1790 et 1840. «Plutôt qu’une rétrospective chronologique, cette exposition se veut une expérience immersive», explique dans le catalogue David Blayney Brown, ancien conservateur en chef des collections historiques d’art britannique à la Tate et commissaire de l'exposition.

Aux côtés des peintures sont présentées les ébauches, esquisses et pièces laissées inachevées par l'artiste. «À quoi pourraient-elles servir si on ne les met pas ensemble?» avait un jour demandé William Turner, relève David Blayney Brown.

Maîtrise de l'aquarelle

William Turner a réalisé plus de 30'000 esquisses et aquarelles, souvent sur le vif. Il est l'un des premiers à peindre en plein air de petites oeuvres très personnelles qu'il estimait autant que ses plus grands formats, réalisés en atelier, précise Martha Degiacomi.

Son père, barbier de métier, expose dans son salon les premières aquarelles de son fils âgé d'une douzaine d'années. A 14 ans, William Turner est admis à la Royal Academy de Londres.

Et sa «maîtrise absolue» de l'aquarelle, genre alors mineur, élève cette technique au même rang que la peinture à l'huile, ajoute l'historienne de l'art. En 1802, âgé de 27 ans, l'artiste est élu membre à part entière de la Royal Academy de Londres.

Un soleil qui absorbe

Sa fascination pour les phénomènes météorologiques ne le quitte jamais. Et l'âge avançant, les paysages de celui qui inspirera les impressionnistes, deviendront de plus en plus flous et lumineux, souligne Martha Degiacomi.

Dans «Départ pour le bal» (San Martino), William Turner peint un soleil qui absorbe le regard, qui rend la brume vaporeuse. Le palais de Venise s'estompe en arrière-plan. Il y a quelque chose de mystique dans ce tableau, estime l'historienne de l'art, alors qu'on devine des gondoles emmenant des personnages festoyer dans les bals masqués de la cité des Doges.