A Genève, la police pourra continuer à mentionner la nationalité des délinquants présumés dans ses communiqués aux médias. La gauche et le PDC voulaient à travers une motion que les forces de l'ordre renoncent à cette pratique pour éviter les amalgames et les préjugés.
Le texte a été refusé jeudi à une voix près, celle du président du Grand Conseil, soit par 43 voix contre 42 et 7 abstentions. La nationalité n'est pas une variable déterminante dans le phénomène criminel, a indiqué Paloma Tschudi, députée Verte. L'âge, le niveau socio-économique, le sexe et la formation passent avant, a-t-elle souligné.
Indiquer la nationalité ne fait qu'attiser la haine, selon les signataires de la motion. Faux, selon l'UDC Marc Fuhrmann qui défend la transparence: «interdire de divulguer l'origine des délinquants relève d'une obstruction à la liberté de la presse digne de l'époque soviétique», a-t-il souligné. Il reproche aux motionnaires de vouloir manipuler le public pour détourner la réalité.
En interdisant de mentionner la nationalité des délinquants présumés, «vous vous érigez en censeurs», a mis en garde le conseiller d'Etat Mauro Poggia. La petite majorité du Grand Conseil a aussi préféré ne pas s'immiscer dans une question opérationnelle de la police genevoise. A noter que sur les réseaux sociaux, la police genevoise ne mentionne pas les nationalités des délinquants présumés afin d'éviter les commentaires injurieux.
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