NeuchâtelLe Centre Dürrenmatt dédie une exposition à sa Chapelle Sixtine
sogr, ats
10.3.2023 - 13:47
Le Centre Dürrenmatt Neuchâtel (CDN) vernit samedi une exposition sur la Chapelle Sixtine de Friedrich Dürrenmatt. A savoir, les fresques murales que l'artiste a réalisées dans les toilettes de sa première maison neuchâteloise.
sogr, ats
10.03.2023, 13:47
10.03.2023, 13:53
ATS
«On a aussi notre Chapelle Sixtine à Neuchâtel!», a déclaré Madeleine Betschart, directrice du CDN, vendredi devant les médias. Derrière elle, une fresque de 14 mètres carrés invite les visiteurs à «plonger dans le processus créatif de l'artiste».
Si cette oeuvre colorée et surprenante est visible depuis l'ouverture de l'institution en 2000, c'est la première fois qu'une exposition y est consacrée. «La mise en valeur de cette fresque s'inscrit dans notre dynamique de valorisation des lieux de vie de l'artiste et de ses productions picturales, peu connues du public», a relevé la directrice.
Dürrenmatt, le peintre
Car si l'écrivain Dürrenmatt était mondialement connu, le peintre Dürrenmatt est resté, quant à lui, plutôt discret de son vivant.
L'auteur disait lui même que ses dessins étaient «un champ de bataille, fait de traits et de couleurs, où se jouent mes combats, mes aventures, mes expériences et mes défaites d'écrivain».
Ainsi, la Chapelle Sixtine, comme d'autres fresques qu'il s'est plu à réaliser sur les murs des maisons qu'il a habitées, illustre «l'important dialogue entre le corpus littéraire et pictural de l'artiste», souligne Duc-Hanh Luong, commissaire de l'exposition.
Hommage à Michel-Ange
Après avoir jeté un coup d'oeil dans la fameuse chapelle, les visiteurs sont invités à se diriger vers l'exposition temporaire et à se pencher, en premier lieu, sur le contexte de création de l'oeuvre.
Si l'artiste ne s'est pas exprimé à ce sujet, différents indices, dont «des éléments picturaux et un voyage au Vatican en 1965», convergent vers une réalisation durant la seconde moitié des années 1960.
«Nous pouvons également affirmer de façon presque certaine qu'il s'agit là d'un clin d'oeil humoristique à Michel-Ange», relate la commissaire, en précisant que Dürrenmatt était «fasciné par la façon dont l'artiste florentin captait l'instant dramaturgique».
Des motifs bien connus
La salle principale de l'exposition est dédiée à quelques-uns des 70 motifs de la chapelle. Une cinquantaine de tableaux, croquis, gouaches ou encre de Chine et de nombreux textes ont été choisis par le CDN afin de faire dialoguer les deux facettes de Dürrenmatt, peintre et écrivain.
Ici, Romulus, Titus ou Hercule, également personnages principaux de ses pièces de théâtre. Là, un minuscule pape, un mammouth aux défenses hypertrophiées et des diablotins régulièrement peints par l'artiste.
A ces références picturales et littéraires se mêlent des motifs énigmatiques, comme une femme nue peinte derrière le réservoir de la chasse d'eau et des éléments de la vie personnelle de l'artiste avec Sheriff, le chien chéri de la famille que Dürrenmatt avait offert à son épouse Lotti Geissler.
Visiter en famille
Deux stations de réalité virtuelle viennent parachever la visite de façon immersive et ludique. L'exposition, qui court jusqu'au 16 juillet, sera ponctuée par diverses manifestations, dont «Le CDN en famille».
Ce nouveau type d'événement, organisé gratuitement tous les derniers dimanches du mois, offrira un atelier créatif aux enfants tandis que leurs parents profiteront d'une visite guidée.