Projet-pilote Harcèlement de rue: 400 cas signalés à Lausanne

nt, ats

16.12.2020 - 12:02

Pierre-Antoine Hildbrand, municipal de la Sécurité à Lausanne, a lancé un projet-pilote de signalement du harcèlement de rue, dont un bilan intermédiaire a été tiré après un an (archives).
Pierre-Antoine Hildbrand, municipal de la Sécurité à Lausanne, a lancé un projet-pilote de signalement du harcèlement de rue, dont un bilan intermédiaire a été tiré après un an (archives).
ATS

Un an après la mise en place de son projet pilote contre le harcèlement de rue, la Ville de Lausanne tire un bilan intermédiaire. Le signalement de ce type de situation trouve visiblement son public avec près de 400 cas rapportés. 

Depuis plus d’une année, victimes et témoins peuvent signaler le harcèlement de rue directement aux autorités. De manière anonyme et en toute confidentialité, par le biais de l’application mobile ou du site web de la Ville.

Chaque signalement est traité par une personne spécialisée rattachée à l’Observatoire de la sécurité, avec qui un entretien peut être demandé, rappelle la Ville mercredi dans un communiqué.

Une oreille attentive

Parmi les 394 cas de harcèlement de rue rapportés, 33 entretiens ont ainsi été menés avec des victimes et témoins. Cela leur a permis de demander des conseils, d’être orientés, de s’exprimer et d’être écoutés sur ces situations, qui peuvent avoir un impact durable sur les personnes visées.

«Les retours sont très positifs. Ils montrent bien l'importance pour les victimes de pouvoir verbaliser et d'être entendues par une oreille attentive au phénomène», a commenté Pierre-Antoine Hildbrand, municipal lausannois de la Sécurité.

Surtout dans la rue

Globalement, trois quarts des cas sont rapportés par des victimes, le reste étant signalé par des témoins, mais aussi par des proches. Sans surprise, ce sont les femmes qui signalent plus de trois quarts des cas aux autorités.

Les témoignages recueillis font état de problèmes en majorité les soirs de fin de semaine, mais des signalements sont effectués tous les jours et à presque toutes les heures.

Dans près de 60% des cas, les faits se sont produits dans la rue ou dans les transports publics (20%).

Les trois types d’actes les plus fréquemment relevés sont les regards insistants (24%). Ils sont suivis des remarques et insultes à caractère sexuel/sexiste (21%), ainsi que le fait d’avoir été suivi (14%). Par ailleurs, 24 situations relèvent d’actes manifestement lesbophobes, homophobes ou transphobes.

Expérience adaptée

Un bilan global de cette prestation pilote, basé notamment sur une évaluation externe, sera publié à fin 2021.

Le projet est par ailleurs accompagné par un groupe d’experts issus de divers domaines (égalité entre les femmes et les hommes, établissements publics, racisme, addictions, jeunesse, associations LGBTIQ+, spécialistes de l’aménagement et transports publics).

L’ensemble des données à disposition permettra d’évaluer l’opportunité de poursuivre l’expérience, et de l’adapter.

En outre, au début 2021, la Municipalité proposera un plan d’action pour lutter contre les discriminations visant les personnes LGBTIQ+, ces dernières étant particulièrement exposées au harcèlement de rue.

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