Le Musée Henry Dunant rouvre le 10 août à Heiden (AR) après trois ans de travaux de transformation. Sa nouvelle exposition permanente dresse un portrait sans complaisance du co-fondateur genevois du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
La nouvelle exposition consacrée à la vie du co-fondateur du CICR évoque aussi ses activités coloniales en Algérie, ses plans de colonisation de la Palestine et sa carrière ratée d'homme d'affaires (archives).
Le Musée Henry Dunant, à Heiden (AR), se trouve dans le bâtiment d'un ancien hôpital où le Genevois a passé les 18 dernières années de sa vie (archives).
Le Musée Henry Dunant rouvre à Heiden/AR après trois ans de travaux - Gallery
La nouvelle exposition consacrée à la vie du co-fondateur du CICR évoque aussi ses activités coloniales en Algérie, ses plans de colonisation de la Palestine et sa carrière ratée d'homme d'affaires (archives).
Le Musée Henry Dunant, à Heiden (AR), se trouve dans le bâtiment d'un ancien hôpital où le Genevois a passé les 18 dernières années de sa vie (archives).
Intitulée «Henry is back!» ("Henry est de retour!"), la présentation retrace bien sûr la carrière d'humaniste du premier lauréat du Prix Nobel de la paix et met en avant son esprit visionnaire et sa volonté de restreindre les dégâts humains de la guerre, inspirant les Conventions de Genève. Elle relate, toutefois, aussi ses activités coloniales en Algérie, ses plans de colonisation de la Palestine et sa carrière ratée d'homme d'affaires.
«Retraite» dans la pauvreté à Heiden
La déroute financière d'Henry Dunant a, d'ailleurs, contraint le Genevois à «s'exiler» à l'autre bout de la Suisse, après deux décennies passées à Paris et à Stuttgart (D) notamment. Il a vécu ses 18 dernières années dans la pauvreté, à l'hôpital de Heiden (AR), où il est décédé en 1910, à l'âge de 82 ans. Le musée qui lui rend hommage se trouve dans le bâtiment de cet ancien établissement hospitalier appenzellois.
A Heiden, Henry Dunant n'a que rarement quitté la chambre qu'il y louait. Il n'y a guère reçu de visites non plus, mais y a écrit d'innombrables lettres. Il a laissé, malgré tout, des traces dans ce village des Rhodes-Extérieures. Dans l'une des salles d'exposition, des vidéos montrent des acteurs lisant des textes écrits par des contemporains appenzellois de Dunant sur leur rencontre avec lui.
Errements, cassures et crises
«Le parcours d'Henry Dunant est marqué par des phases d'errements, par des cassures et des crises. Sa carrière a été tout sauf linéaire», souligne Nadine Schneider, interrogée par Keystone-ATS. La curatrice a conçu cette exposition multimédia toute en profondeur et extensible en collaboration avec l'autre co-directrice du musée, Kaba Rössler.
Dans leurs recherches, les deux commissaires d'exposition ont redécouvert la vie d'Henry Dunant. Elles ont aussi réuni des fonds permettant de mettre sur pied une exposition moderne «qui gagne fatalement en signification dans l'ombre de la situation mondiale actuelle», relève l'institution.
Un espace visible 24h sur 24
Soutenu par la Croix-Rouge des deux Appenzell, le Musée Henry Dunant a aussi créé, en première mondiale, un espace séparé que le public peut visiter 24 heures sur 24 grâce à un système d'enregistrement automatique. Les travaux de transformation du musée ont coûté 2,4 millions de francs.