Kazakhstan Le parti au pouvoir remporte les législatives

ATS

10.1.2021 - 21:32

Le parti au pouvoir est largement arrivé en tête aux élections législatives.
Le parti au pouvoir est largement arrivé en tête aux élections législatives.
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Le parti au pouvoir au Kazakhstan est largement arrivé en tête aux élections législatives de dimanche, un résultat attendu en l'absence de la seule formation d'opposition autorisée dans ce pays d'Asie centrale.

Le puissant parti majoritaire Nour Otan a obtenu près de 72% des voix, selon un sondage qu'a réalisé à la sortie des bureaux de vote un organisme approuvé par les autorités.

Le président Kassym-Jomart Tokaïev, 67 ans, a promis des réformes politiques depuis son élection il y a deux ans avec le soutien de son prédécesseur, Noursoultan Nazarbaïev, qui avait annoncé sa démission surprise en 2019 après quasiment trois décennies au pouvoir.

Désormais dans l'ombre, M. Nazarbaïev, 80 ans, conserve néanmoins une influence considérable et des fonctions-clés, notamment la présidence de Nour Otan. Ce dernier compte 800'000 encartés au Kazakhstan, une ex-république soviétique grande comme quatre fois la France mais qui n'a qu'un peu moins de 19 millions d'habitants.

Quatre autres partis, dont aucun n'est hostile au pouvoir, ont participé au scrutin de dimanche pour le renouvellement de la chambre basse du Parlement.

Dans la plus grande ville du pays, Almaty, la police a encerclé pendant des heures des dizaines de personnes qui tentaient de manifester contre l'élection, a observé un journaliste de l'AFP. «Des dizaines de nos membres ont été arrêtés», a déclaré Janbolat Mamay, un militant de l'opposition. La police a dans la soirée affirmé avoir relâché tous les manifestants.

Boycott

Dans la capitale Nur-Sultan, l'ancienne Astana renommée en l'honneur de l'ex-président, Nourjan, un électeur de 50 ans, souligne que «beaucoup de Kazakhs ont arrêté de croire au progrès». Aucune élection au Kazakhstan n'a jamais été reconnue honnête par des observateurs occidentaux.

Les autorités ont annoncé une participation de 63,1%, des chiffres que les critiques affirment gonflés. Le Parti national social-démocrate (NSDP), qui se réclame de l'opposition malgré des critiques mettant en doute ce positionnement, avait annoncé en novembre ne pas se présenter aux élections en signe de «protestation».

La fille de Noursoultan Nazarbaïev, Dariga Nazarbaïeva, 57 ans, était quant à elle candidate du parti Nour Otan. L'année dernière, elle avait été limogée de son poste de présidente du Sénat. Son départ surprise, sans explications officielles, avait été perçu comme le signe d'une possible lutte politique entre le président et le clan Nazarbaïev.

Cela étant, Kassym-Jomart Tokaïev couvre régulièrement d'éloges son mentor et prédécesseur, dont il défend les choix stratégiques. Et les deux hommes sont apparus ensemble, en novembre. Après avoir voté dimanche à Nur-Sultan, M. Tokaïev a annoncé qu'il dévoilerait de nouvelles réformes le 15 janvier, devant le Parlement.

Opposition muselée

Grâce à ses richesses en minerais et en hydrocarbures, le Kazakhstan fait figure de havre de prospérité en Asie centrale. Il entretient de bonnes relations à la fois avec les Occidentaux et ses voisins chinois et russe.

Selon la Banque mondiale, le PIB kazakh devrait toutefois chuter de 2,5% en 2020, la première récession en deux décennies, dans le sillage de la crise du coronavirus.

Dans un Etat façonné par l'autoritarisme depuis son indépendance en 1991, peu de voix critiques subsistent pour exprimer un mécontentement. Aux trois précédentes élections, le parti NSDP a toujours échoué dans ses tentatives d'entrer au Parlement.

Le mois dernier, l'ambassade américaine s'était dite «alarmée» par la décision d'introduire de nouvelles restrictions visant les observateurs électoraux indépendants, qui avaient signalé de nombreux bourrages d'urnes pendant la présidentielle de 2019.

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