Les entrepôts du musée de zoologie de Lausanne comptent huit espèces d'animaux éteintes. L'institution a décidé de les mettre en valeur dès vendredi dans le cadre de l'exposition «Disparus». Celle-ci est aussi consacrée aux mécanismes de disparition des espèces.
Un mausolée noir se dresse au milieu de la salle nord du musée de zoologie. A l'intérieur reposent religieusement les huit espèces d'animaux disparues détenues par le musée.
La star de ces animaux trépassés est un grand pingouin. Son espèce s'est éteinte le 3 juin 1944. «Des pêcheurs ont étranglé le dernier couple connu de grands pingouins, sur l'île d'Eldey, en Islande. Ils ont recouru à cette méthode pour ne pas abîmer leur duvet. A côté d'eux, se trouvait un oeuf qui a été écrasé», a raconté jeudi le commissaire de l'exposition, Olivier Glaizot.
Des centaines de vertébrés ont disparu
L'ambiance tamisée de cette tombe improvisée permet de protéger les animaux. En effet, les UV endommagent la couleur des bêtes empaillées.
Oiseaux, rongeur et poisson, les huit espèces ont disparu entre 1800 et 1950. «Principalement à cause de l'action de l'homme qui les a chassés ou tués pour leurs plumes», a souligné Olivier Glaizot.
Ces dernières années, plusieurs centaines d'espèces de vertébrés ont disparu selon la liste rouge mondiale des espèces menacées (UICN). «Mais la taille de la population des vertébrés a aussi diminué de 60%«, a insisté M. Glaizot.
Des extinctions en masse
L'exposition détaille aussi les mécanismes de disparition des espèces. «C'est un concept complexe. Il n'y a jamais une seule cause qui peut expliquer ces extinctions», a souligné le commissaire de l'exposition. «Lorsqu'il reste une vingtaine d'individus, on est presque sûr que l'espèce va disparaître, car il n'y aura pas assez de diversité génétique».
Aux quatre coins de la salle, des modules temporaires fournissent diverses précisions. L'un d'entre eux décrit par exemple les cinq extinctions de masse des espèces. La dernière a été celles des dinosaures.
«Selon certaines personnes, nous vivons actuellement la sixième extinction de masse. L'homme n'en est pas la cause. Mais depuis la révolution industrielle, les disparitions d'espèces ont été multipliées par vingt», a souligné Olivier Glaizat.
Un des modules présente aussi la tentative de réintroduction du gypaète barbu dans les Alpes. Le parc animalier de la Garenne (VD) participe à ce projet. L'oiseau de proie aux yeux cerclés de rouge a failli disparaître. Il a été longtemps chassé, car il était considéré comme diabolique. La raison: son mode alimentaire. Le gypaète se nourrit d'os et de moelle.
Retour à la page d'accueil