«Incompréhensible» Les Bains de Saillon licencient une centaine de collaborateurs

zd, ats

20.5.2021 - 13:31

A la suite de l'incendie qui avait endommagé les Bains de Saillon en décembre 2020, la direction du groupe a annoncé jeudi le licenciement de 120 à 140 collaborateurs sur les 171 que compte la société. Unia s'insurge contre une mesure «incompréhensible».

Les Bains de Saillon ont annoncé un licenciement collectif (archives).
Les Bains de Saillon ont annoncé un licenciement collectif (archives).
ATS

Keystone-SDA, zd, ats

Le jour de Noël 2020,un feu se déclare dans un local technique du complexe des bains, en raison d'un court-circuit. Personne n'est blessé mais les dégâts occasionnés se chiffrent en millions de francs et le centre doit fermer ses portes pour panser ses plaies. Quatre mois plus tard, la réouverture n'est toujours pas à l'ordre du jour.

Les «travaux à réaliser sont beaucoup plus importants que prévu», explique à Keystone-ATS le directeur général des Bains de Saillon Dan Meylan. «On pensait qu'on en aurait pour six à huit mois, raison pour laquelle le personnel a été gardé. Mais, finalement, il en faudra dix-huit et notre assurance perte d'exploitation nous demande de restreindre encore les dommages. Cela passe, malheureusement, par des licenciements», ajoute-t-il.

Entre 120 et 140 collaborateurs sur les 171 que comptent les bains devraient ainsi être congédiés, le nombre exact n'est pas encore connu. La phase de résiliation des contrats de travail devrait débuter dès le mois de juin 2021, selon le communiqué diffusé par le groupe BOAS.

Collaborateurs «bouleversés»

Dans la foulée de cette annonce, le syndicat Unia s'est offusqué de «ce licenciement collectif massif», soulignant que «l’entreprise bénéficie d’aides étatiques substantielles à travers le chômage technique». «Notre personnel bénéficie des RHT pour le Covid et non pour l’incendie. Si, comme on s’y attend, les restaurants peuvent rouvrir le 1er juin, alors il n'y aurait plus de raison que le personnel de restauration bénéficie de la RHT», justifie Dan Meylan.

Les collaborateurs qui ont contacté Unia sont «bouleversés», indique à Keystone-ATS Francine Zufferey en charge du tertiaire au sein de Unia Valais. «Notre objectif maintenant c'est de les accompagner au mieux durant la procédure de consultation de licenciement collectif. De faire au mieux pour en atténuer les effets et voir si on ne peut pas encore sauver quelques postes», souligne celle qui s'inquiète de l'avenir de ce secteur «déjà très sinistré».

«Nous allons tout faire pour garder les postes liés à l'hôtellerie puisque notre hôtel, côté ouest, va rouvrir, tout comme le café Le Farinet, si le Covid le permet», relève Dan Meylan. Mais le directeur général ne s'attend toutefois pas à des taux d'occupation «extraordinaires», vu que les bains sont fermés.

De nouvelles autorisations

Dan Meylan espère toutefois que «dès que le complexe se préparera à rouvrir», il pourra retrouver les collaborateurs qu'il a dû licencier. «Certains travaillent pour le centre depuis des années et la réussite des Bains de Saillon, c'est surtout la leur.»

Après l'incendie et l'important dégagement de fumée, toute la galerie technique doit être refaite, tant en termes de filtration que de ventilation. Les installations doivent par ailleurs être reconstruites aux dernières normes, ce qui implique de nouvelles autorisations. «Tout ça pèse sur le calendrier», note Dan Meylan. Les bains devraient rouvrir leurs portes en décembre 2022.