Photographie Maison Tavel: les pionniers romands de la photographie à l'honneur

ATS

26.9.2019 - 15:47

A Genève, l'exposition «Pionniers de la photographie en Suisse romande» présente environ 200 clichés réalisés entre 1840 et 1869, ici la Place du Molard immortalisée par Auguste Garcin.
A Genève, l'exposition «Pionniers de la photographie en Suisse romande» présente environ 200 clichés réalisés entre 1840 et 1869, ici la Place du Molard immortalisée par Auguste Garcin.
Source: © Fondation Auer Ory

La Maison Tavel à Genève s'intéresse aux pionniers romands de la photographie. Jusqu'au 29 mars 2020, une exposition retrace leurs débuts entre 1840 et 1860, grâce à 200 originaux de la Fondation Auer Ory qui ont marqué les débuts d'un médium aussi décrié qu'admiré.

L'exposition a vu le jour grâce aux «collectionneurs de légende Michèle et Michel Auer qui ont tant fait pour la photo depuis longtemps», a déclaré jeudi à Genève le directeur des Musées d'art et d'histoire Jean-Yves Marin. Le public peut aujourd'hui admirer une partie précieuse de leur collection.

«Ce qui est présenté est véritablement exceptionnel», a ajouté Alexandre Fiette, directeur de la Maison Tavel et commissaire de l'exposition. En évoquant la photo ancienne, le public se réfère souvent «à des images antérieures à 1920», un peu jaunies. On a l'impression qu'on ne peut guère aller beaucoup plus loin dans le passé. Or, ici, nous avons l'image d'une personne née en 1765», souligne-t-il.

Engouement

«C'est le 1er août 1839 que l'invention de Daguerre a été lancée à Paris. La France, qui a acquis le brevet, l'offre au monde entier», a raconté le collectionneur Michel Auer. «A l'époque, une photo vaut 25 francs or, l'équivalent de 800 francs suisses et n'est que peu accessible.»

Après la vue unique et coûteuse sur plaque mécanique offerte par le daguerréotype viendront rapidement les tirages sur papier reproductibles. Elles offriront à tous ce que la peinture apportait aux élites.

Railleries

La Suisse romande n’échappe pas à l'engouement provoqué par ces nouvelles techniques. À Genève et Lausanne, des entrepreneurs audacieux ouvrent des magasins de matériel photographique et les premiers ateliers.

Jean-Gabriel Eynard, Auguste Garcin, Samuel Heer, Paul Vionnet, pour n’en citer que quelques-uns, ouvrent la voie en encourageant leurs proches à venir poser pour eux, expérimentent, documentent ou partent à la découverte du monde.

Portraits et paysages

«La photographie déclenche une folie, on commence à la critiquer. On raille le fait que le monde se jette sur cette invention», poursuit Alexandre Fiette. Rodolphe Toepffer à Genève s'inquiète du sort des peintres qui pourraient être remplacés par un simple procédé mécanique.

Dans «Pionniers de la photographie en Suisse romande», le public peut découvrir l'ancienne topographie urbaine de la région: rues sans voitures, paysages lacustres inhabituels ou encore portraits de toute nature. Mais aussi des clichés de panoramas familiers des Alpes enneigées, de sites de contrées lointaines ou encore de découvertes archéologiques. Des thèmes qui ont traversé les siècles.

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