Grand Conseil vaudois Pas de coup de pouce pour un requérant d'asile de Vevey

ATS

8.9.2020 - 13:29

Les députés ont classé la pétition après un vote serré (archives).
Les députés ont classé la pétition après un vote serré (archives).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Le Grand Conseil vaudois a classé mardi une pétition contre le renvoi de Sangar A., un Kurde d'Irak qui s'est établi à Vevey et a travaillé à la désinfection des locaux médicaux durant la crise du coronavirus. La pétition avait recueilli plus de 10'000 signatures et l'appui de plusieurs personnalités politiques.

Le texte, soutenu par la gauche et le centre, demandait au canton d'intervenir auprès du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) afin qu'il suspende ce renvoi. Par 69 voix contre 65 et une abstention, les députés ont refusé de transmettre la pétition au Conseil d'Etat. Ce vote serré est intervenu au terme d'un débat à huis clos.

Auparavant, les deux rapporteurs – l'un pour, l'autre contre le classement – ont publiquement résumé leurs arguments principaux. Le trentenaire, professeur de langue, est arrivé en Suisse en 2017, où il s'est rapidement intégré. Il a collaboré bénévolement à divers festivals et travaille depuis octobre 2019 pour une entreprise de nettoyage. Sa demande d'asile, rejetée par le SEM en 2018, a été confirmée en janvier par le Tribunal administratif fédéral (TAF).

Cible d'une fatwa

Pierre Zwahlen (Verts) a salué son «engagement citoyen exemplaire». «Il est rare que plus de 10'000 personnes signent une pétition en quelques jours, dont Yves Christen, ancien président du Conseil national, ou encore Daniel Rossellat», a-t-il déclaré.

De confession zoroastrienne, Sangar A. est la cible d'une fatwa prononcée contre lui, a ajouté M. Zwahlen. «Il a reçu plusieurs menaces de mort d'islamistes radicaux. Ce danger rendait sa vie quotidienne intenable», a-t-il expliqué.

Renvoi possible

Les autorités fédérales ont estimé qu'un renvoi est possible, a rétorqué Olivier Petermann (PLR). Le requérant n'était pas persécuté par l'Etat où il vivait. Il a quitté son pays – où vivent ses parents ainsi que ses frères et soeurs – avec un visa. S'il collabore, il pourrait bénéficier de l'aide au retour, a-t-il ajouté.

Retour à la page d'accueil