Valais Valais : Lonza responsable de 10% des émissions de gaz à effet de serre 

zd, ats

15.6.2021 - 14:55

Le Valais a présenté mardi à la presse son premier bilan carbone, point de départ à l'élaboration d'un plan climat cantonal. Dix pour cent des émissions de gaz à effet de serre recensées proviennent de l'usine Lonza à Viège.

Dix pour cent des émissions de gaz à effet de serre recensées proviennent de l'usine Lonza à Viège. (archives).
Dix pour cent des émissions de gaz à effet de serre recensées proviennent de l'usine Lonza à Viège. (archives).
KEYSTONE/AP/CHARLES KRUPA

Keystone-SDA, zd, ats

Les émissions totales du canton atteignent par année plus de 5,5 millions de tonnes d'équivalent CO2 – une mesure qui permet de comparer entre elles les émissions de divers gaz à effet de serre (CO2, CH4, N20, SF6) sur la base de leur potentiel de réchauffement planétaire.

«Le Valais industriel pèse lourd dans ce résultat», analyse Christel Dischinger, cheffe de projet à la Fondation pour le développement durable des régions de montagne.

Dix pour cent de ces émissions sont imputables à l'usine Lonza, sise à Viège. Celle-ci rejette environ 2000 tonnes de protoxyde d'azote (N20), appelé aussi gaz hilarant environ 300 fois plus nocif pour le climat que le CO2.

Un catalyseur est en cours de construction pour réduire «d'au moins 98%» ce rejet, selon la firme qui prévoit de le mettre en service avant fin 2021. Ce rejet représente par ailleurs 1% des gaz à effet de serre émis par la Suisse.

Consommation d'énergie

D'un point de vue général, d'ailleurs, «les industries sont appelées à jouer un grand rôle, notamment dans le cadre de ces émissions fugitives», relève Christel Dischinger. Mais ce n'est pas tout. Le canton a également de quoi faire en matière de consommation d'énergie (à savoir combustibles, carburants pour chauffer les bâtiments et électricité), principale source d'émissions (44%).

Selon le chef du Département des finances et de l’énergie Roberto Schmidt, le Valais n'a pas attendu ce rapport pour se mettre au travail. Le canton dépense près de 300 millions de francs par année pour le développement durable, selon M.Schmidt, promouvant le passage aux véhicules électriques et oeuvrant à l'amélioration de l’enveloppe énergétique des bâtiments.

«Particulièrement touché»

«Le Valais et les cantons alpins, fortement concernés par les dangers naturels, sont particulièrement touchés par les changements climatiques. La menace n'est pas abstraite et plus on attendra, plus le coût de l’inaction sera élevé», explique le conseiller d'Etat qui préside aussi la nouvelle délégation à l’énergie et à la durabilité.

Ce bilan est donc une première étape, insiste-t-il. Le «non» à la loi sur CO2 ne retire pas de l'agenda le plan cantonal climatique. Ce refus de la population était avant tout un non à de nouvelles taxes, analyse le chef du Département des finances et de l’énergie. «Comme tous les cantons, nous avons des efforts à faire sur notre territoire pour contribuer aux objectifs environnementaux nationaux et internationaux», estime Roberto Schmidt.

«Coup d'accélérateur»

Le Haut-Valaisan ne veut pas donner de calendrier lié à l'objectif de neutralité carbone. Mais la nouvelle loi cantonale sur l'énergie que son département va mettre en consultation va dans ce sens.

De nombreuses stratégies (eau, sol, mobilité,...) sont déjà en place à l'échelle du canton, ont constaté tous les intervenants. «Ce plan doit aussi permettre de leur donner un coup d'accélérateur», résume Christel Dischinger.

Le plan climat cantonal sera constitué d’un plan de réduction des gaz à effet de serre (GES) et d’un plan d’adaptation aux changements climatiques «qui ne vont pas s'arrêter». Le plan climat pourrait être finalisé en début d’année 2022 avant d'être soumis au Grand Conseil.