17 albums plus tardRétrospective du dessinateur lausannois Cosey et de «son» Jonathan
gf, ats
10.11.2022 - 17:06
Une rétrospective de l'oeuvre du dessinateur bédéiste lausannois Cosey est à voir au Cartoonmuseum de Bâle. Elle présente l'univers et la quête de sens de son personnage et alter ego Jonathan, mais aussi le rapport surprenant que le Vaudois entretient avec Mickey.
Keystone-SDA, gf, ats
10.11.2022, 17:06
10.11.2022, 19:07
ATS
Agé de 72 ans, Bernard Cosendai, alias Cosey, est connu des bédéphiles dans le monde entier. En 2017, le festival international de la bande dessinée d'Angoulême (F) lui a attribué son Grand Prix pour l'ensemble de son oeuvre, la consécration ultime dans cet art.
Philosophie de vie dans l'Himalaya
Inspiré notamment par Hergé et son album «Tintin au Tibet», Cosey dessine les paysages de montagne, les villages et les villes avec une rare précision. Ses dessins sont marqués par un fort contraste de lumières et de couleurs. «Depuis mon enfance, je suis fasciné par les montagnes, par la philosophie de vie de leurs habitants et par la spiritualité», explique-t-il jeudi aux médias venus découvrir l'exposition ouverte au public dès samedi et jusqu'au 26 février.
Le dessinateur suisse a réalisé 17 albums de «Jonathan» entre 1975 et 2021. Il y laisse d'abord son personnage principal et anti-héros absolu partir à la recherche de son amour d'enfance et en faire son deuil en parcourant l'Himalaya et le Tibet occupé en particulier. Cette quête de sens se transforme en odyssée l'amenant en Inde, aux Etats-Unis ou encore au Vietnam.
Précision et humanité
Les impressions de ce voyageur rappellent les descriptions d'Ella Maillart et de Nicolas Bouvier. Tout ce qui nous y paraît étranger révèle une partie de nous-mêmes, explique le musée bâlois qui a mis sur pied la rétrospective «Cosey – Vers l'inconnu».
Les rencontres de Jonathan figurent au coeur de ses aventures. Voyageurs occidentaux, occupants chinois ou occupés tibétains, chaque personnage y est présenté avec humanité et précision.
Cette rétrospective – la première de Cosey dans l'espace germanophone – montre de nombreux dessins originaux, mais aussi des aquarelles et des gouaches que le Lausannois a réalisées lors de ses voyages à travers l'Asie. Des objets rituels de la collection tibétaine du Musée des cultures de Bâle complètent cette présentation.
Quand Cosey «joue» avec Mickey
Plus surprenant toutefois, un espace de l'exposition est consacré à Mickey et à d'autres personnages de Disney, que Cosey a croqué minutieusement. Dans un album, le bédéiste raconte comment la mythique souris a rencontré l'amour de sa vie, Minnie.
Dans sa jeunesse, le dessinateur avait postulé auprès de Disney, mais il avait renoncé à travailler pour le producteur américain par crainte d'y perdre sa liberté artistique. Mais il a obtenu la licence lui permettant de «jouer» avec ses personnes, raconte-t-il.