Bâle-Ville Rétrospective Jeff Wall à la Fondation Beyeler à Riehen

me, ats

26.1.2024 - 14:42

La Fondation Beyeler, à Riehen (BS), consacre une rétrospective au photographe canadien Jeff Wall. Plus de 50 oeuvres, dont certaines sont exposées pour la première fois, sont présentées dans onze salles du musée.

Jeff Wall à côté de "Morning Cleaning, Mies van der Rohe Foundation, Barcelona" (1999), une des 55 oeuvres de l'artiste canadien exposées à la Fondation Beyeler à Riehen (BS).
Jeff Wall à côté de "Morning Cleaning, Mies van der Rohe Foundation, Barcelona" (1999), une des 55 oeuvres de l'artiste canadien exposées à la Fondation Beyeler à Riehen (BS).
ATS

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L'année commence «par un feu d'artifice», a déclaré Sam Keller, directeur de la Fondation Beyeler. La rétrospective a été conçue en étroite collaboration avec l'artiste canadien. C'est la quatrième exposition de Jeff Wall en Suisse. La dernière remonte à 2005 au Schaulager, à Münchenstein (BL), près de Bâle. C'était «une expérience inoubliable», a souligné vendredi Jeff Wall.

La rétrospective à Riehen présente 55 oeuvres réalisées au cours des cinq dernières décennies, en mettant l'accent sur les vingt dernières années. Certaines photographies sont présentées pour la première fois dans une exposition publique.

«Cinématographie»

Né à Vancouver (Canada) en 1946, Jeff Wall qualifie son travail de «cinématographie». «On pourrait dire que je suis comme un réalisateur, mais mes films n'ont qu'une seule image». Les thèmes de ces photographies sont des «accidents» de son imagination ou des «accidents de lecture».

Certaines images sont des instantanés pris dans la rue, des paysages ou des natures mortes. D'autres oeuvres sont des images construites et mises en scène, avec des acteurs et des actrices, qui exigent un long travail de préparation et de «postproduction». Réaliser une photo peut ainsi prendre une dizaine de minutes ou une vingtaine de mois.

Pour ses photographies, Jeff Wall s'inspire parfois d'oeuvres anciennes. C'est notamment le cas de «Bourrasque de vent soudaine» (1993) qui reprend le thème de la gravure sur bois «Ejiri dans la province de Suruga» réalisée vers 1831 par Katsushika Hokusaï. «La conteuse» (1986) s'inspire de la composition de «Déjeuner sur l'herbe» (1863) du peintre Edouard Manet.

«Homme invisible»

D'autres photographies ont été inspirées par la littérature. C'est le cas de l'"Homme invisible» (1999-2000) réalisée d'après le roman de l'écrivain afro-américain Ralph Ellison «Homme invisible, pour qui chantes-tu?» publié en 1952. Dans la diapositive réalisée par Jeff Wall, on voit un homme dans un sous-sol éclairé par 1369 ampoules électriques.

Les oeuvres exposées à Riehen sont presque essentiellement des très grands formats, parfois plus de trois mètres sur plus de deux mètres. Certaines sont des diapositives dans des caissons lumineux, d'autres des impressions à jet d'encre.

Jeff Wall a été récompensé à plusieurs reprises pour son oeuvre. Il a notamment reçu le Munich Art Prize (1977), le Hasselblad Foundation International Award in Photography (2002), le Prix Roswitha Haftmann (2003) et l'Audain Prize for Lifetime Achievement in the Visual Arts (2008).

La rétrospective Jeff Wall, à Riehen, est visible dimanche jusqu'au 21 avril.