Accepté en votation en mai dernier, le nouveau barème genevois des subsides d'assurances-maladie entre en vigueur en janvier. Le nombre de bénéficiaires d'une aide de l'Etat passera de 53'000 à 120'000 personnes. Au sein de l'administration, on craint quelques nuits blanches.
Le montant annuel des subsides d'assurance-maladie doit atteindre 186 millions de francs. En 2018, il s'élevait à une soixantaine de millions de francs. Jamais il n'a été accordé une enveloppe aussi importante à un dispositif social, a souligné jeudi le conseiller d'Etat genevois Thierry Apothéloz.
Le service cantonal de l'assurance-maladie s'attend à une importante vague d'appels téléphoniques et des courriers en pagaille ces prochaines semaines, en raison de l'entrée en vigueur des nouvelles règles. «En temps normal, nous recevons déjà 250'000 appels par année», a fait savoir son directeur Patrick Mazzaferri.
Le nouveau barème a été élaboré pour apporter, en premier lieu, une bouffée d'oxygène à la classe moyenne inférieure, car c'est elle qui subit de plein fouet la hausse des primes d'assurance, a noté M. Apothéloz. Trop «riche» pour obtenir une aide, elle ne l'est pas assez pour faire face à des dépenses imprévues.
Aux poursuites
Il arrive que des personnes renoncent ainsi à se soigner. Ce phénomène est en augmentation, a déploré le conseiller d'Etat. Les gens se retrouvent aussi aux poursuites, de plus en plus nombreux, pour n'avoir pas payé leurs primes. Aujourd'hui, ils sont 22'500 dans ce cas à Genève.
Les primes d'assurances-maladie sont un des facteurs d'endettement principaux des Genevois, avec les impôts et les loyers. Le nouveau barème permettra à un couple avec enfants gagnant jusqu'à 140'000 francs par année de se faire aider. Le nouveau barème est une mesure d'accompagnement de la réforme de la fiscalité des entreprises.
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