Tribunal de La Côte Un chauffard jugé pour homicide par négligence sur une piétonne

ATS

4.2.2020 - 12:57

Le 13 mai 2016 vers 23h00, l'accusé circulait en état d'ébriété au volant de sa voiture à Morges. Il a renversé une piétonne, décédée ensuite de ses blessures (photo symbolique).
Le 13 mai 2016 vers 23h00, l'accusé circulait en état d'ébriété au volant de sa voiture à Morges. Il a renversé une piétonne, décédée ensuite de ses blessures (photo symbolique).
Source: Keystone/LAURENT GILLIERON

Le Tribunal correctionnel de La Côte s'est penché mardi à Nyon (VD) sur le cas d'un automobiliste vaudois de 43 ans prévenu d'homicide par négligence sur une piétonne. Il avait fauché mortellement une femme de 52 ans sur un passage piéton à Morges en 2016. La procureure a requis 360 jours-amendes avec sursis à son encontre.

Le chauffard, qui roulait avec au moins 1,82 gramme pour mille d'alcool dans les veines au moment des faits, s'est confié en matinée à ses juges. «Je m'engage à ne plus jamais consommer d'alcool en excès et à ne jamais consommer d'alcool avant de prendre le volant. Je dois ce respect au père de ma victime», a dit ce père de famille. Il encourt théoriquement jusqu'à trois ans de prison pour la seule infraction d'homicide par négligence.

Demande de pardon

Interrogé par la procureure sur son vécu du drame, l'automobiliste vaudois de 43 ans a affirmé qu'il «n'y a pas un jour sans que j'y pense». «A l'intérieur, on n'a plus rien. Je me suis accroché car j'ai trois enfants. Je dois faire face. Vous êtes dans une machine à laver, vous encaissez les coups et vous essayez de tenir debout», a-t-il expliqué.

Des sanglots dans la voix, le prévenu a ensuite lu un texte à l'adresse du père de la victime. Celui-ci est resté impassible et a préféré garder le silence tout au long du procès.

«Aucun mot ne pourra enlever votre tristesse et votre colère. Je n'aurai jamais dû prendre la route ce jour-là. J'aimerais que vous sachiez combien je suis désolé de ce que je vous fais subir à vous et votre famille. En conditions normales, je me serai arrêté. Je ne suis pas fier de ce que je vois dans le miroir le matin. Je vous demande pardon», a notamment déclaré l'accusé.

Abstinence totale et divorce en cours

L'homme, qui est totalement abstinent depuis septembre dernier et en instance de divorce, a confié devoir se reconstruire et attendre son jugement avant de reprendre une psychothérapie et de récupérer son permis de conduire. Il n'avait aucun antécédant judiciaire ou routier jusqu'au drame. Il sera fixé sur son sort lundi prochain.

Jugeant sa responsabilité légèrement à moyennement diminuée, la procureure a requis 360 jours-amendes à 80 francs avec un sursis de deux ans à son encontre et une amende de 2000 francs. «Le verdict sera transmis à la direction générale, laquelle décidera quel sera son avenir professionnel», a expliqué un des supérieurs professionnels du prévenu, appelé à la barre comme témoin.

Le 13 mai 2016 vers 23h00, l'accusé circulait en état d'ébriété à Morges au volant de sa voiture. Il n'avait pas prêté attention à la femme qui traversait lentement un passage piéton devant lui, la fauchant à une vitesse indéterminée. La piétonne avait rebondi sur son pare-brise avant d'être projetée une vingtaine de mètres plus loin sur la chaussée, inconsciente. Victime d'un polytraumatisme sévère, elle était décédée au CHUV six jours après l'accident.

Le prévenu, qui dans un premier temps avait ralenti puis s'était presque arrêté, avait finalement pris la fuite en direction du centre-ville, en «violation des obligations en cas d'accident». La police l'avait arrêté le lendemain chez ses parents.

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