Mobilité Vélo et train: un mode de transport combiné à encourager

L'usage combiné du vélo et du train est encore très peu utilisé dans la région lémanique. Dans son travail de master, un jeune diplômé de l'EPFL fait des suggestions pour augmenter la part modale de ce type de transport.

Les transports, surtout la voiture individuelle, constituent l'un des principaux contributeurs au réchauffement climatique, rappelle mardi l'EPFL. Or des moyens de transport plus durables peuvent être encouragés par les autorités, à l'instar du Bike and Ride (B+R).

Ce mode de déplacement, qui cumule l'usage du vélo et des transports en commun, a beaucoup de potentiel en Suisse, où le réseau ferroviaire est l'un des plus performants au monde. Pour son projet de master au Laboratoire de sociologie urbaine (Lasur) de l'EPFL, Felix Boesch s'est intéressé au sujet, examinant de près la situation dans l'agglomération Lausanne-Morges et à Nyon.

Il ressort de son étude que c'est le trajet à vélo qui est considéré comme problématique, principalement à cause du manque de confort et de sécurité. Le coût d'achat élevé du vélo, surtout s'il est électrique, et le risque de vol pendant son stationnement en gare, constituent également un frein à la pratique du B+R.

S'inspirer d'autres villes

Le chercheur a analysé les usages dans trois villes où le Bike and Ride est largement utilisé: Amsterdam, capitale du vélo, Oakland/Berkeley (USA) et Berne. Objectif: s'inspirer des infrastructures réalisées ailleurs – comme les vélos stations à Amsterdam – et voir si on peut s'en inspirer dans l'arc lémanique.

Une comparaison «intéressante» peut être faite avec Berne, ajoute le communiqué. Dans cette ville comme à Lausanne, la topographie est peu favorable au vélo. Pourtant, grâce à une infrastructure appropriée, les autorités sont parvenues à augmenter le taux de B+R.

Marquage en rouge

Dans son enquête, le jeune diplômé liste les mesures mises en place dans la capitale fédérale, comme le tourner à gauche indirect (un marquage qui permet aux cyclistes d'effectuer une présélection à gauche en toute sécurité, même en cas de fort trafic). Il signale aussi le marquage en rouge des bandes cyclables aux points névralgiques, comme les zones de croisements.

Pour Vincent Kaufmann, directeur du Lasur et superviseur du master, il faut inviter les pouvoirs publics à s'intéresser à cette question. «On devrait identifier les lignes de bus, de train qui sont efficaces, qui permettent d'aller vite en centre-ville par exemple, avec des itinéraires vélo et des rabattements confortables sur les stations», explique-t-il dans le communiqué.

Les chercheurs constatent que la pandémie et le semi-confinement ont déjà modifié certaines habitudes de déplacement. Avec la ruée sur le vélo, communes et cantons ont mis en place des aménagements provisoires, qui sont en train de se pérenniser.