«Le climat s'emballe»VS: Le dérèglement climatique au coeur d'une expo en plein air
zd, ats
22.4.2023 - 11:07
Le dérèglement climatique est au coeur d'une exposition en plein air se déployant de Saint-Gingolph à Fiesch (VS). Onze diplômées et diplômés de l'Ecole de design et haute école d'art du Valais y présentent leur regard sur des surfaces d'ordinaire dévolues à la pub.
zd, ats
22.04.2023, 11:07
22.04.2023, 12:56
ATS
Baptisée «Le climat s'emballe», l'exposition présente dix oeuvres «totalement libres» réalisées par onze artistes ayant achevé en 2022 un bachelor ou un master au sein de l'école et obtenu une distinction à cette occasion, communique le directeur de l'Ecole de design et haute école d'art du Valais (édhéa) Jean-Paul Felley. Les artistes ont eu deux mois et demi pour proposer une affiche.
«Ce thème pousse à réfléchir à l'état du monde, à notre place en tant qu'être humain et artiste, à notre impact sur l'environnement», indique à Keystone-ATS Léna Lacrabère, 21 ans. Pour son affiche, intitulée «Nectar d'abricot», la jeune diplômée a décidé de travailler sur «la difficulté de changer des habitudes, même lorsqu'on sait qu'elles ne sont pas écologiques».
Rachel Morend, 24 ans, a choisi de traiter le sujet sur «un ton cynico-ironique». «Chaleurs» montre un mur d'écurie, taché d'éclaboussures de beuses de vaches. La photo, développée en symétrie axiale, laisse planer le flou. «Chacun est invité à y voir ce qu'il souhaite. Mais je voulais projeter le monde agricole dans le monde de l'art», explique celle qui a grandi dans une exploitation agricole et qui parle de «choc des concepts».
Clés de lecture
Hache en l'air, un bûcheron s'attèle à couper une branche, celle sur laquelle il se tient. «Il y a longtemps que je voulais hacker le personnage de Ferdinand Hodler», lance Bertrand Emaresi, 46 ans, qui s'était lancé dans un master à l'édhéa justement pour y réfléchir à la crise climatique.
Pour lui, ce bûcheron catalyse beaucoup d'aspects différents: la violence de son emprise sur les autres êtres vivants, le rapport à la nature, notamment aux forêts qui se meurent, l'image d'une certaine tradition identitaire de la Suisse qui se doit d'être questionnée.
«Sans nécessairement coller au thème imposé ni donner toutes les clés de lecture, certaines oeuvres se livrent immédiatement, d'autres laissent une large place à l'imaginaire du public», précise Jean-Paul Felley sur un panneau explicatif installé à proximité des oeuvres.
Dans tout le Valais
Les dix travaux sont affichés jusqu'au 11 juin dans les villes valaisannes et sur le réseau routier. «Environ 250 impressions ont été réalisées. Les affiches fleuriront au fil du temps sur les espaces non exploités», explique Philippe Barman, responsable communication et marketing chez horizon, société d'affichage.
«L'affichage n'est pas seulement un vecteur publicitaire mais il permet aussi de donner à l'art sa place dans l'espace public», ajoute Philippe Barman. La campagne sera diffusée de Saint-Gingolph à Fiesch. De plus, toutes les oeuvres sont regroupées jusqu'à fin mai devant Energypolis.