Le Musée national suisse retrace l'histoire de la famille d'Anne Frank et de ses liens avec la Suisse. L'exposition présente le quotidien de la famille juive à Francfort puis à Amsterdam, mais aussi la vie de sa tante et de ses grands-mères, réfugiées à Bâle.
Le Journal d'Anne Frank sert de fil rouge à l'exposition.
L'exposition est à découvrir jusqu'au 29 septembre.
Anne Frank et ses liens avec la Suisse au Musée national suisse - Gallery
Le Journal d'Anne Frank sert de fil rouge à l'exposition.
L'exposition est à découvrir jusqu'au 29 septembre.
«Le 'Jounal d'Anne Frank' sert de fil rouge à l'exposition», explique la conservatrice Nicole Staremberg. Dans ce récit, la jeune fille relate les 735 jours passés dans une cachette, à Amsterdam, pour échapper aux persécutions des nazis. Mais les clandestins seront découverts et déportés en août 1944. Seul le père, Otto, reviendra du camp d'extermination d'Auschwitz.
L'histoire de la famille Frank témoigne du destin de très nombreuses familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale, rappelle la conservatrice. L'exposition montre les années heureuses à Francfort, où la famille est bien intégrée, puis l'émigration et la fuite, et enfin la déportation et la mort dans les camps.
Hitler au pouvoir
«Anne Frank et la Suisse», qui s'ouvre vendredi, dévoile de nombreux documents et photographies, ainsi que des effets personnels de la famille. L'exposition revient sur l'arrivée d'Hitler au pouvoir, le contexte de la crise économique et le début des persécutions à l'égard des juifs, pris comme boucs émissaires.
La tante d'Anne émigre avec sa famille à Bâle en 1929, bientôt rejointe par les deux grands-mères. Tous perdent la nationalité allemande. Le statut d'apatride rend leur séjour en Suisse précaire. Otto, le père d'Anne, fuit à Amsterdam en 1933, rejoint ensuite par sa femme et ses filles. L'exposition met les deux réalités en parallèle, Bâle et Amsterdam comme les deux côtés d'une rue.
Cachette dans l'entrepôt
Le 10 mai 1940, les nazis occupent les Pays-Bas et édictent des lois antisémites. Se sentant menacés, les Frank rejoignent en 1942 une cachette aménagée dans l'annexe de l'entreprise d'Otto Frank, au 263 Prinsengracht. Ils vivent dans la peur constante d'être découverts. Une projection évoque la vie en clandestinité et les bombardements.
Durant cette période, Anne Frank entend à la radio un ministre néerlandais en exil qui explique l'importance des écrits personnels pour témoigner des souffrances endurées. «Elle réécrit alors des passages de son journal intime pour en faire un roman. Elle a envie de devenir écrivain ou journaliste», explique Mme Staremberg.
Couloir de la mort
Dans l'exposition, un couloir rend compte du moment où les Franck sont arrêtés, sans doute sur dénonciation. Des objets, comme des pantalons de prisonniers, et des photos évoquent les camps.
Le dernier espace revient sur le succès mondial du livre d'Anne Frank, publié après sa mort et désormais traduit dans plus de 70 langues. Il entre en résonance avec les témoignages de quatre survivants de l'Holocauste installés en Suisse. «Ils rappellent l'importance du travail de mémoire», ajoute la conservatrice.
Photos et objets de la famille
L'exposition «Anne Frank et la Suisse», qui a déjà été montrée à Zurich et à Schwytz, est visible jusqu'au 29 septembre à Prangins. Elle est conseillée aux élèves dès 11 ans, après une préparation en classe, et aux enfants dès 12 ans dans un cadre familial.
Elle a pu voir le jour grâce à une collaboration avec le Anne Frank Fonds à Bâle et le Familie Frank Zentrum à Francfort, qui conservent de nombreuses archives. De multiples photographies ainsi que des objets de la vie quotidienne des Frank jalonnent le parcours comme un sac à pyjama – qu'Anne a bordé avec l'inscription «bonne nuit» en néerlandais -, un éventail, un coupe-papier ou un chapeau.